#BreakFreeFromPlastic : Greenpeace dénonce le suremballage plastique
Publié le 18 avril 2018 à 12:49 Aujourd'hui
L’ONG de défense environnementale Greenpeace a lancé une campagne le 29 mars 2018 contre les sociétés qui utilisent une montagne de plastique pour vendre leurs produits, en appelant les internautes à publier des photos de produits suremballés et en taguant les entreprises sous le hashtag #BreakFreeFromPlastic.
Les déchets plastiques sont devenus un problème environnemental massif. Chaque année, 6,5 à 8 millions de déchets plastiques sont déversés dans les océans soit 206 kilos de plastiques par seconde selon les statistiques Planétoscope. Les déchets plastiques étouffent la vie marine. Sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produites mondialement, 6,3 milliards de tonnes sont restées sur terre sous forme de détritus. Alors que les scientifiques et les associations réfléchissent à des méthodes de recyclage plus efficaces, comme la création d’une enzyme dévoreuse de plastique, les emballages plastiques continuent de s’accumuler dans les grandes surfaces. Depuis quelques années, on remet en cause leur utilité et leur bienfait à la fois pour la planète et pour notre santé. Les emballages alimentaires contiennent effectivement des traces de bisphénol A dans les emballages en polycarbonate (un plastique rigide), mais aussi d’aluminium et de plomb, connus pour leurs risques sur la santé humaine, impliquant des maladies comme l’Alzheimer. Une étude publiée le 11 avril 2018 par le collectif Zero Waste France et l’association les Amis de la Terre affirme même que les emballages plastiques encourageraient le gaspillage alimentaire plutôt que de le limiter. Comme le souligne le rapport, “les volumes de déchets d’emballages plastiques et de déchets alimentaires ont connu une croissance simultanée, avec des taux annuels dépassant 15 millions de tonnes de déchets d’emballages plastiques, et 31 millions de tonnes de déchets alimentaires ménagers”. Pointant les entreprises qui suremballent, l’ONG Greenpeace a appelé les internautes, notamment avec une vidéo (visible ci-dessous), à publier des photos de produits plastifiés sur le hashtag « #BreakFreeFromPlastic » (« Libérez-vous du plastique » en français) pour sauver l’écosystème. Une initiative qui a prit de l’ampleur et qui a donné lieu en l’espace de trois semaines à des milliers de réactions venues du monde entier, avec des hashtags supplémentaires tels que « #RidiculousPackaging » (« Emballage ridicule » en français).
« Il ne devrait pas y avoir d’option emballage pour acheter des fruits »
Les publications des internautes sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram se sont multipliées contre les entreprises dans le but de diminuer la quantité d’emballages plastiques utilisée actuellement. La plupart dénoncent les stands de produits frais (fruits, légumes) de leurs supermarchés emballés avec des matières plastiques ou aluminium, alors que cela n’est pas nécessaire selon eux. Une utilisatrice de Twitter nommée « @leilagreen_66 » a écrit « Tellement de plastique qui n’est pas nécessaire ! Combien de ces fruits vont être jetés dans ces contenants plastiques ? Les fruits ont bien meilleur goût quand ils sont frais. Il ne devrait pas y avoir d’option emballage pour acheter des fruits » en publiant une photo d’un étalage de fruits plastifiés de la chaîne américaine « Whole Foods Market ». En Europe, les individus jettent annuellement plus de 30 kg d’emballages plastiques par personne avec moins de 30 % des déchets plastiques collectés pour le recyclage. La demande européenne totale en plastique est de 49 millions de tonnes, dont 40% rien que pour l’emballage ! Un véritable fléau environnemental.
L’ONG appelle également à signer une pétition adressée aux grandes multinationales telles que Nestlé, Coca-Cola, Pepsi, Unilever, Procter&Gamble, Starbucks et McDonald’s. Dans le texte qui l’accompagne, elle rappelle que l’équivalent d’un camion de plastique se retrouve dans l’océan chaque minute de chaque jour de chaque année. « Nettoyer l’eau est vitale pour chaque personne et chaque communauté de la planète. Que ce soient l’océan, les criques et les rivières proches de nos maisons, nous avons droit à une eau propre et en bonne santé. La seule manière de se libérer de la pollution plastique est que les sociétés arrêtent de faire du plastique à usage unique. Nous savons que seuls 90% de ce plastique sera recyclé. Nous ne pouvons pas seulement recycler pour nous sortir de la crise de la pollution plastique. Il est temps pour les sociétés de se sortir de l’utilisation du plastique à usage unique ».
Cette action de l’ONG a notamment suivi une « attaque plastique » au Royaume-Uni réalisée le 27 mars 2018. Rapportée par la BBC, l’initiative a été menée par une vingtaine de clients dans le supermarché Tesco de Keynsham, près de Bath, au sud-ouest de l’Angleterre. Les personnes ont fait leurs courses, les ont payé, puis ont sorti ciseaux et cutters pour couper dans le plastique et en sortir les aliments. Ils ont par la suite déposé les emballages dans les chariots qu’ils ont laissés au magasin. Le but était là aussi de faire comprendre aux chaînes de supermarchés l’omniprésence des emballages et de faire diminuer leur quantité.
Tired of corporations and retailers using so much throwaway plastic? Tell them about it!
Take a photo every time you see excessive plastic packaging and share it using #BreakFreeFromPlastic — don’t forget to tag the companies! pic.twitter.com/epJYvAREos
— Greenpeace (@Greenpeace) 29 mars 2018
Far too much of our fruit and vegetables are packed and wrapped in plastic and we’re sick of having more and more of it dumped on us by retailers who make us responsible for trying to recycle it. #breakfreefromplastic https://t.co/efJNd9V2Kj pic.twitter.com/TLoPM9wg6G
— The Story of Stuff (@storyofstuff) 11 avril 2018
So much unnecessary plastic! How much of this fruit goes to waste sitting in plastic containers? Fruit tastes so much better when it’s fresh. There should be no packaged option to buy fruit. 🍉🍍🍊🍐doesn’t need plastic. @WholeFoods #BreakFreeFromPlastic pic.twitter.com/C1ZaGsNS0P
— Leila (@leilagreen_66) 3 avril 2018
Autant j’ai la nausée en voyant les déchets plastiques dans les océans, autant je trouve que cet article oublie complètement de dire toute la valeur que emballages pour prolonger la conservation de nos aliments frais…
Combien de tonnes de bananes sont jetés parce que les consommateurs ne veulent pas de tâches brunes trop présentes sur leur banane? Combien de pièces de viandes sont jetés par manque d’un emballage prolongeant sans produit chimique leur durée de vie en rayon? Et quand on pense à toute la dépense énergétique et en rejet carbone qu’il faut pour produire cette viande où amener cette banane de l’autre côté de la terre, le bilan carbone est très en faveur de l’emballage…
La vraie question est comment collecter (à minima) et revaloriser ces emballages pour qu’ils ne soient pas rejetés dans la nature?
C’est là que Greenpeace devrait faire ces campagnes de sensibilisions !