Bruxelles veut en finir avec les déchets plastiques

Publié le 17 janvier 2018 à 15:58 Aujourd'hui | 1030 vues

La Commission européenne a dévoilé mardi 16 janvier 2018 sa stratégie visant à réduire l’utilisation de plastique à usage unique au sein de l’Union européenne. L’objectif est que tous ces déchets soient entièrement recyclables d’ici à 2030.

Le plastique est un fléau pour l’environnement. Lorsqu’il n’est pas recyclé, il finit en grande partie dans la nature et les océans. Au sein de l’Union européenne, 25 millions de tonnes de déchets plastiques sont produits chaque année par habitant. Malheureusement seulement 30% sont recyclés. Le reste est incinéré pour produire de l’énergie (39%) ou finit à la décharge (31%). C’est dans ce contexte que la Commission européenne a adopté mardi 16 janvier 2018 sa stratégie « pour protéger la planète, défendre nos citoyens et soutenir nos entreprises ». Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la transition vers une économie plus circulaire. « Notre stratégie sur le plastique jette les bases d’une nouvelle économie circulaire pour les matières plastiques et attire les investissements pour ce faire, ce qui contribuera à réduire les déchets marins sur mer, sur terre et dans l’atmosphère tout en offrant de nouvelles perspectives pour l’innovation, la compétitivité et des emplois de haut niveau », explique dans un communiqué le vice-président Jyrki Katainen, chargé de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité. Un projet d’envergue puisque selon le vice-président Frans Timmermans, chargé du développement durable, « si nous ne changeons pas la manière dont nous produisons et utilisons le plastique, il y en aura davantage que de poissons dans l’océan d’ici 2050 ».

Cinq mesures

Dans le cadre de cette stratégie, Bruxelles souhaite s’engager sur cinq points. L’UE veut « rendre le recyclage rentable pour les entreprises » en instaurant de nouvelles règles. Ces dernières serviront à « améliorer la recyclabilité des matières plastiques utilisées sur le marché et accroître la demande en plastique recyclé », explique la Commission dans ce même communiqué. « Cela permettra d’économiser une centaine d’euros par tonne collectée et apportera une plus grande valeur ajoutée à une industrie du plastique plus compétitive et résiliente », précise l’instance. Les investissements et l’innovation seront également au cœur de cette stratégie puisque Bruxelles « fournira des orientations destinées aux autorités nationales et aux entreprises européennes sur la manière de réduire au minimum les déchets plastiques à la source ». D’ailleurs, l’instance européenne compte donner 100 millions d’euros supplémentaires à la recherche afin de favoriser les innovations techniques. L’Europe continuera également à travailler avec ses partenaires dans le monde entier « afin de trouver des solutions au niveau mondial et de mettre au point des normes internationales ». « Nous continuerons également à soutenir d’autres pays, comme nous l’avons fait avec le nettoyage du Gange en Inde », précise la Commission.

Elle compte également « réduire les déchets plastiques » en se penchant sur ceux « à usage unique et sur les engins de pêche ». Pour cela, Bruxelles va soutenir « des campagnes de sensibilisation au niveau national et en définissant le champ d’application de nouvelles règles ». Elle envisage aussi  de « limiter l’usage des microplastiques » dans les produits. L’UE va aussi imposer des nouvelles règles dans les ports afin que les navires arrêtent d’abandonner leurs déchets en mer. Cette nouvelle directive va prochainement être soumise au Parlement et au Conseil européen afin d’être adoptée.

De son côté, l’association des fabricants européens de plastique Plastics Europe a félicité Bruxelles pour toutes ces initiatives. Dans un communiqué, le directeur exécutif de l’association Karl-H. Foerster a indiqué que « seule une restriction juridiquement contraignante sur la mise en décharge de tous les recyclables et autres déchets récupérables mettra fin à la mise en décharge de déchets qui pourraient être utilisés comme une ressource ».

D’autres initiatives pour réduire les déchets

Ce n’est pas la première fois que des mesures sont prises en Europe pour éliminer les plastiques à usage unique. Au Royaume-Uni, la chaîne de supermarchés spécialisée dans les produits surgelés Iceland a indiqué le 16 janvier dernier qu’elle souhaitait bannir les emballages plastiques des produits de sa marque d’ici fin 2023. Toujours outre-Manche, le maire de Londres Sadiq Khan aimerait faire installer plusieurs fontaines à eaux dans la capitale afin de réduire la prolifération des bouteilles à usage unique. À noter que dans le cadre de la loi Biodiversité adoptée en juillet 2016, la vente de produits cosmétiques à usage d’exfoliation ou de nettoyage avec des billes de plastiques solides est interdite en France depuis le 1er janvier 2018.

Dans le reste du monde, le Costa Rica va bannir les objets en plastique à usage unique d’ici à 2021. Cela comprend, les pailles, la vaisselle jetable, les sacs en plastique ou encore les bouteilles. Dans une moindre mesure, la ville canadienne de Montréal a uniquement interdit depuis le 1er janvier 2018 les « sacs d’emplettes de plastique conventionnel (épaisseur inférieure à 50 microns) » et les « sacs d’emplettes oxo-dégradables, oxo-fragmentables, biodégradables quelle que soit leur épaisseur ». Le Kenya est quant à lui plus strict. Ce pays d’Afrique interdit l’utilisation, la fabrication et même l’importation de sacs en plastique depuis le 28 août 2017. Ceux qui ne respecteraient pas cette nouvelle loi risquent jusqu’à quatre ans de prison et 32 000 euros d’amende.

 

Marie Bascoulergue

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