Cancer du sein : les déodorants pointés du doigt
Publié le 26 septembre 2016 à 13:02 Aujourd'hui | 952 vues
Selon une étude suisse, les sels d’aluminium, contenus dans la plupart des déodorants, favoriseraient la formation du cancer du sein.
Depuis quelques années, les sels d’aluminium présents dans les déodorants sont soupçonnés de favoriser l’apparition du cancer du sein. Jusqu’ici aucune étude n’a établi un lien direct entre les déodorants et l’apparition de tumeurs mammaires chez la femme. Cependant, une nouvelle étude suisse, publiée dans l’International Journal of Cancer, apporte de nouveaux éléments. Selon les chercheurs, ces substances pourraient bien provoquer des tumeurs. « Le réquisitoire contre les déodorants contenant de l’aluminium, soupçonné d’être cancérogène, s’alourdit », confirme au Parisien les auteurs de l’étude.
L’oncologue André-Pascal Sappino et le docteur Stefano Mandriota, se sont penchés sur la toxicité des sels d’aluminium dans les déodorants dès 2009 lorsqu’ils ont été interpellés par la hausse du nombre de cancers du sein chez les femmes jeunes au cours des cinquante dernières années, mais aussi par leur localisation, indique Le Parisien. 80% des tumeurs sont localisées dans le cadran supérieur externe du creux de l’aisselle. « Et c’est là que se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire », indique le professeur Sappino. En 2012, les chercheurs démontrent, dans une première étude, que la mise en contact de l’aluminium avec des cellules mammaires humaines normales provoquait une perturbation conduisant à la formation de cellules malignes.
Des tumeurs « parfois très agressives »
Les deux Suisses ont continué leurs recherches, mais cette fois-ci sur des souris. Ils ont mis en contact in vitro des cellules mammaires de souris avec des sels d’aluminium avec des taux « 1 000 à 100 000 fois inférieurs à ceux présents dans un déodorant ». Les cellules ont ensuite été injectées quelques mois plus tard à des souris saines. Le résultat est sans appel : « chez toutes, on a constaté le développement de tumeurs à des degrés divers, mais parfois très agressives, formant des métastases », affirment les chercheurs suisses au quotidien.
Les auteurs de l’étude ajoutent ainsi que « devant l’accumulation des indices à charge » et en raison de précédents tels que « l’amiante, où l’on a dû attendre cinquante ans pour affirmer sa toxicité, la sagesse voudrait que l’on évite l’emploi de ces anti-transpirants ».
Aujourd’hui, les sels d’aluminium ne sont pas seulement présents dans les déodorants. On les retrouve dans les emballages alimentaires ou encore dans les ustensiles de cuisine. Depuis 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande de ne pas utiliser l’aluminium sur une peau lésée et de limiter la dose à 0,6% dans les anti-transpirants. Le hic : le taux n’est pas toujours mentionné sur les produits.
En faisant ses courses, vaut mieux scruter attentivement les étiquettes. Sinon, sachez qu’il existe d’autres alternatives comme les déodorants bio ou le bicarbonate de soude.