Des vieux chewing-gums transformés en objets du quotidien

Publié le 13 mars 2018 à 18:10 Demain

Les chewing-gums polluent nos rues. Pour lutter contre ce fléau, la Britannique Anna Bullus, a eu une idée :  les recycler en objets comme des gobelets, des semelles de chaussures et des crayons. Son entreprise Gumdrop installe des petites poubelles roses pour collecter ces déchets polluants. 

Ils donnent une haleine fraîche, permettent de « nettoyer » les dents après un repas ou de satisfaire une petite envie de sucrée. Malheureusement, les chewing-gums que nous aimons mastiquer finissent souvent abandonnés dans la nature, où ils mettent environ cinq années à se dégrader, ou collés sur les trottoirs. Pour nettoyer leurs rues, les collectivités dépensent des sommes folles. Au Royaume-Uni, environ 50 millions de livres sont nécessaires chaque année. Mais ces gommes ne sont pas seulement un fléau pour l’économie des municipalités, elles le sont aussi pour l’environnement. Lorsqu’elles sont décollées par un jet d’eau, elles atterrissent alors dans les égouts puis dans les rivières où elles finiront par être avalées par les poissons, notamment. Outre-Manche, la designer Anna Bullus a eu une idée pour lutter contre cette pollution : collecter les chewing-gums et les recycler en objets du quotidien comme des semelles de chaussures, des gobelets, des crayons ou encore des peignes et des couverts en plastique.

C’est en 2009 que son idée a germé. Alors qu’elle observait les déchets jetés dans la rue, elle s’est intéressée de plus près au chewing-gum. « En tant que designer, j’étais complètement ébahie que rien ne soit vraiment fait pour le recycler », raconte-t-elle à la BBC. Les mégots de cigarettes, première source de pollution, sont en effet, eux, recyclés. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises se sont lancées dans le recyclage de ces petits composants toxiques. En France, on retrouve entre autres la société bretonne MeGO! qui crée par exemple des pots à crayons et des cendriers à partir de ces derniers. Le jeune anglaise s’est alors penché sur la composition chimique de ces pâtes. Leur ingrédient principal, la gomme, est un caoutchouc synthétique, un type de polymère similaire au plastique. « On appelle ça du polyisobutylène, la même chose que ce que l’on trouve dans les chambres à air des roues des vélos », explique-t-elle. Trois années de recherche plus tard, elle a ainsi développé un matériau à partir de chewing-gum recyclé, appelé Gum-tec.

Des petites poubelles roses pour collecter les chewing-gums

Pour récupérer la matière première, elle a ainsi mis au point des petites poubelles, elles aussi fabriquées à partir de chewing-gums usagés, afin que les passants puissent jeter leur chewing-gum une fois qu’ils ont fini de mastiquer. Celles-ci, baptisées Gumdrop, sont reconnaissables par leur couleur rose et leur forme de grosse bulle. Elles sont surmontées d’une affichette expliquant que toutes les gommes collectées sont ensuite recyclées en objets. De quoi inciter les consommateurs. L’un des premiers établissements à se doter de ces bacs roses fut l’université de Winchester qui accueille sur son campus environ 8 000 personnes. Onze poubelles y ont été installées. Et pour inciter les étudiants à jeter leurs chewing-gums, et pour qu’ils puissent se rendre compte des résultats de leur geste, l’université leur avait même offert des gobelets faits à partir de leurs déchets visqueux. Une stratégie payante puisque dix-huit mois après l’installation de ces poubelles, le nombre de gommes à mâcher jetées par terre avait nettement diminué. L’entreprise d’Anna Bullus, aussi nommée Gumdrop, a depuis installé des points de collecte dans d’autres universités, des centres commerciaux, des gares et des aéroports comme celui d’Heathrow. En seulement trois mois, ce dernier a économisé près de 7 000 euros en frais de nettoyage grâce à ces poubelles. Gumdrop a également disposé plusieurs bacs dans le parc d’attraction Legoland au Royaume-Uni. Afin de récupérer plus de matière première, l’entreprise s’est aussi associée à des fabricants de chewing-gums comme le géant Wrigley (Freedent, Airwaves). Celui-ci lui fournit le surplus de gommes produits dans son usine de Plymouth. « Gumdrop est un moyen vraiment créatif et innovant d’amener les gens à se débarrasser de façon responsable leurs chewing-gums. Nous croyons que le changement de comportement est la seule solution viable sur le long terme pour s’attaquer au problème », a déclaré à la BBC, Alex Hunter-Dunn, un porte-parole de Wrigley.

Résultat : Gumdrop confectionne des objets en tout genre avec les chewing-gums usagés collectés. Ils sont fabriqués avec plus de 20% de gommes à mâcher et autres déchets en plastique recyclés.

Voilà donc une belle initiative qui devrait s’étendre partout en Europe. L’entreprise d’Anna Bullus a commencé à s’implanter en Allemagne et au Danemark.

Marine VAUTRIN

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