Les déchets en plastique s’accumulent dans l’Arctique

Publié le 20 avril 2017 à 13:02 Aujourd'hui | 1206 vues

En Arctique jusqu’à 1200 tonnes de plastique en tout genre envahiraient la surface de l’océan. Un vrai « cul-de-sac » pour ces déchets gênants provenant en grande majorité d’Europe de l’Ouest et des Etats-Unis. 

On connaissait les principales zones d’accumulation des déchets en Méditerranée et au cœur des cinq gyres océaniques… Mais une équipe internationale de chercheurs menée par Andrés Còzar a publié mercredi 19 avril 2017 dans la revue Sciences Advences une étude sur la pollution de l’océan Arctique. C’est désormais une certitude, on trouve des débris plastiques flottant sur toutes les mers du globe. Les résultats d’une campagne de mesure montrent l’existence d’une nouvelle zone d’accumulation dans l’océan Arctique, loin des grandes sources de rejet de plastique en mer.

Une quantité de débris marginale

Toutefois, les chercheurs tentent de se montrer positifs quant à cette découverte. « Nos résultats portent néanmoins une bonne nouvelle, puisque dans de vastes zones de l’Arctique, on ne trouve pas ou très peu de plastique flottant. Cependant, en mer du Groenland et en mer de Barents, on en trouve des concentrations élevées, beaucoup plus hautes que quiconque l’aurait imaginé » explique Erik Van Sebille, coauteur des travaux menés, cité par l’AFP. Dans certaines zones plusieurs centaines de milliers de débris par kilomètre carré ont été ramassés.

La quantité totale des débris découverte reste pour autant marginale par rapport à la pollution présente en Méditerranée et dans les gyres océaniques. En Arctique, les chercheurs estiment la quantité totale de déchets entre 100 et 1200 tonnes.

Des déchets piégés

Selon les analyses des chercheurs, les débris qui s’accumulent en Arctique sont portés par un bras de la circulation dite « thermohaline », un lent courant marin qui transporte les eaux chaudes de l’Atlantique tropical vers l’Europe du nord. Les zones où ces eaux chaudes se refroidissent seraient selon les chercheurs un « cul-de-sac » propice à l’accumulation de débris flottants. Une étude publiée dans la revue Science en 2015 avait estimé que la quantité de plastique déversée chaque année dans les océans s’élevait à 8 tonnes. À savoir que 80% des rejets provenaient de quelques pays d’Asie seulement.

Pourtant en Arctique les chercheurs pensent que les déchets proviennent d’Europe et des Etats-Unis. Ces derniers ont suivi les déplacements des déchets de plastique dans le Nord de l’océan Atlantique avec 17 000 bouées qui sont des relais satellites.

Une augmentation possible des déchets

Selon l’étude, les débris de plastique flottant dans l’Arctique représentent actuellement moins de 3% du total mondial. Mais ce pourcentage pourrait continuer à augmenter avec les courants marins qui amènent les déchets dans ce « cul-de-sac ». À savoir que la destination des plastiques est aussi imprévisible que les courants marins qui traversent nos océans…Il est donc difficile de les localiser, surtout qu’une grande partie d’entre eux se trouvent dans les fonds marins et non en surface…

Des révélations qui suscitent de nombreuses questions et quelques inquiétudes quant à l’avenir de cette zone à l’écosystème fragile et déjà menacé par le réchauffement climatique.

 

 

parcours Oceanic des accumulations de matière plastique dans la mer du Groenland (Les cartes supérieures) et la mer de Barents (Les cartes inférieures) obtenues par des simulations en arrière dans le temps.

Parcours Oceanic des accumulations de matière plastique dans la mer du Groenland (Les cartes supérieures) et la mer de Barents (Les cartes inférieures) obtenues par des simulations en arrière dans le temps.

Alice Glaz

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