Les épluchures de légumes : la nouvelle teinture écologique

Publié le 13 mai 2016 à 14:04 Demain | 2866 vues

Caroline Fourré, une jeune styliste suisse, réalise des teintures naturelles grâce aux épluchures de légumes. Une alternative aux produits chimiques.

On connaissait quelques astuces pour ne pas jeter les épluchures de fruits ou légumes. On pouvait par exemple les utiliser pour faire du compost. Ou bien les intégrer dans notre alimentation (à condition qu’elles soient issues de l’agriculture biologique bien sûr!) comme les zestes d’agrumes pour des desserts gourmands, des infusions zen à base de peaux de pêches ou encore des plats salés tels que des chips ou des soupes à base de cosses de petits pois ou autres pelures de légumes. Mais on ne savait pas que les épluchures pouvaient servir de teinture à nos vêtements !

La question des substances chimiques dans les produits du quotidien continue de faire débat actuellement, notamment avec la présence de perturbateurs endocriniens dans les aliments par exemple. Trouver un moyen de substitution à ces colorations est devenu la priorité de Caroline Fourré. Cette Suissesse de 23 ans a réussi à créer des colorants naturels à partir d’épluchures de légumes, rapporte le HuffingtonPost. Elle a lancé Local Colours, une entreprise qui propose des habits et accessoires teintés grâce à des épluchures de fruits et légumes. « Acheter des vêtements et accessoires qui ne comportent pas de produits chimiques nocifs est une démarche durable qui justifie d’accepter de délaisser certains acquis », explique-t-elle au site.

Des teintures écolos pour lutter contre le gaspillage

Caroline Fourré s’est d’abord intéressée au safran qui offre une couleur jaune vif mais le prix de cette épice l’a poussée à se tourner vers une alternative moins onéreuse comme les détritus naturels. C’est aussi un moyen pour elle d’éviter le gaspillage alimentaire. Elle se sert de résidus provenant de fermes, d’usines de transformation et de restaurants régionaux pour teindre des textiles.

Très vite, elle fait quelques expérimentations pour obtenir les couleurs souhaitées. Cette jeune designeuse obtient ainsi du jaune grâce à des pelures d’échalotes plongées dans de l’eau bouillante. Du brun ou du vert kaki avec des oignons rouges. Le bleu est obtenu grâce aux feuilles de chou rouge et le rose grâce aux peaux d’avocat. Par exemple, pour un litre de teinture bleue, il faut compter un kilo de peaux externes de chou rouge, ce qui correspond à deux T-shirt environ. Elle précise toutefois que « la couleur finale n’est jamais celle qui est visible au départ » et qu’elle peut légèrement s’estomper au bout d’une à deux années. En revanche le lavage en machine est possible à 30 degrés.

Elle a également appris à préparer la fibre du tissu « avec des mordants respectueux de l’environnement ». Car il faut tenir compte de ces paramètres : « La fibre végétale comme le coton ou le lin absorbe moins la couleur que les fibres animales comme la soie ou la laine ».

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Caroline Fourré continue de faire des tests pour garder des couleurs naturelles à long terme car elle l’admet : « Ces couleurs naturelles ne sont pas aussi durables que les chimiques ». Elle cherche à développer son projet à un niveau industriel. Elle a lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme Wemakeit pour financer sa première collection de carrés de soie. Trois couleurs au choix selon vos goûts. L’argent récolté servira à financer cet engagement en faveur du développement durable.

 

 

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Roumaissa Benahmed

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