Figue de Barbarie : un aliment d’avenir pour l’ONU 

Publié le 4 décembre 2017 à 12:27 Aujourd'hui | 1568 vues

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la figue de Barbarie serait un aliment d’avenir. Sa plante serait une source d’aliment, de fourrage et d’eau.

Et si on se mettait à manger du cactus ? Pour l’agence de l’alimentation et de l’agriculture de l’ONU (FAO), l’idée n’est pas si bête. Considéré comme une plante d’avenir par l’agence onusienne, le figuier de Barbarie, ou Opuntia ficus-indica de son nom scientifique, serait un « atout précieux pour l’alimentation et la nourriture du bétail dans les zones arides ». « Alors que la plupart des cactus ne sont pas comestibles, les espèces Opuntia ont beaucoup à offrir, surtout si elles sont traitées comme une culture et non comme une mauvaise herbe », explique la FAO dans un communiqué.

Si les figues de Barbarie suscitent un tel intérêt, ce n’est pas le fruit du hasard. Des experts se sont rendu compte que lors d’une période de sécheresse intense à Madagascar en 2015, « le cactus s’est révélé être une source essentielle de nourriture, de fourrage et d’eau pour les populations locales et leurs animaux », souligne la FAO. Et ajoute : « cette même région a également connu une grave famine après avoir tenté d’éradiquer la plante que certains considéraient comme une espèce envahissante et inutile. Très vite, elle fut réintroduite ». Afin de relayer au maximum les informations sur le figuier de Barbarie, la FAO et le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) ont publié un livre. Intitulé « Écologie des cultures, culture et utilisation des figues de barbarie », ce dernier contient des astuces sur « la meilleure manière d’exploiter les figues de barbarie ».

Fournir jusqu’à 180 tonnes d’eau par hectare

Concrètement, en plus d’être une source de nourriture, le cactus stockerait dans ses branches de l’eau, notamment la nuit. Cela ferait « office de puits botanique capable de fournir jusqu’à 180 tonnes d’eau par hectare, soit assez pour abreuver cinq vaches adultes ». Cette capacité à retenir l’eau fait du cactus « l’une des cultures les plus importantes du 21ème siècle », a indiqué M. Ali Nefzaoui, chercheur à l’ICARDA de Tunis. Mais ce n’est pas tout. La culture de cette plante améliorerait la qualité des sols et favoriserait la croissance des plantations d’orge lorsque les deux cultures sont faites « dans les environs ». Le figuier de Barbarie aurait également un rôle positif sur l’environnement. L’intégrer au régime alimentaire du bétail réduirait la méthanogénèse des ruminants et donc, à terme, les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, cette plante a des limites. Elle ne supporte pas les périodes de gel qui peuvent « causer des dégâts irréversibles aux branches et aux fruits ». Les fortes chaleurs sont aussi néfastes. Bien qu’il puisse survivre à des températures allant jusqu’à 66 degrés, le figuier de Barbarie voit sa croissance ralentir au-dessus des 30 degrés.

Face à de tels bienfaits, la culture des figues de Barbarie ne cesse de progresser, notamment en Afrique du Nord et en Éthiopie où environ 180 000 hectares sur 360 000 de la région du Tigré sont utilisés pour la culture de cactus. Au Brésil, il existe près de 500 000 hectares dédiés aux plantations de cette plante. Au total, 26 pays cultivent ce cactus en dehors du Mexique où il est né. Dans ce pays d’Amérique centrale, la consommation annuelle atteint les 6,4 kg par habitant et par an.

Marie Bascoulergue

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