Glyphosate : une pétition appelle Emmanuel Macron à respecter sa promesse

Publié le 24 mai 2018 à 12:06 Aujourd'hui | 946 vues

Une pétition lancée le 18 mai 2018 appelle la France à respecter son engagement d’interdire le glyphosate au plus tard d’ici à fin 2020. 

C’était en novembre 2017 qu’Emmanuel Macron avait tweeté sa promesse. Le président de la République avait consigné sur la toile sa demande au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires afin que « l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans ». Une annonce réalisée après que la Commission européenne ait prolongé l’utilisation du pesticide pour cinq années. En février dernier, la pétition citoyenne « Stop glyphosate » lancée par des ONG environnementales et adressée à Bruxelles avait déjà recueillie plus d’1,3 million de signatures. Aujourd’hui, c’est à l’adresse du gouvernement français qu’une trentaine d’ONG telles que Foodwatch, Les Amis de la Terre, Agir pour l’Environnement, Bloom, Greenpeace, WWF, mais aussi de syndicats agricoles et des associations de consommateurs appellent à l’interdiction du glyphosate. Leur pétition explique que « le gouvernement semble rétropédaler puisqu’une proposition d’amendement pour interdire le glyphosate du rapporteur de la Loi, M. Moreau, a été retirée lors de l’examen en commission des Affaires économiques, suivant ainsi l’avis défavorable du ministre de l’Agriculture Stéphane Travert ». Depuis mardi 22 mai, le projet de loi Agriculture et Alimentation est débattu à l’Assemblée nationale. Un débat dans lequel les ONG veulent porter l’interdiction du glyphosate d’ici à 2020 avec leur pétition. Celle-ci a déjà recueillie 43.000 signatures et est notamment adressée à Emmanuel Macron, le premier ministre Edouard Philippe, la ministre de la santé Agnès Buzyn, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, et le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert.

Le glyphosate est un des deux phytosanitaires les plus vendus en France

Le glyphosate et le soufre sont les deux substances phytosanitaires les plus vendues en France selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Depuis l’année 2000, le glyphosate fabriqué par Monsanto depuis 1974 est le premier désherbant dans le monde avec en moyenne 720.000 tonnes vendues annuellement. C’est une molécule chimique aux puissantes propriétés herbicides et que l’on trouve sous la marque Roundup. En réaction à la pétition des ONG, le ministre de l’Agriculture a répondu que « l’interdiction du glyphosate n’a jamais figuré dans le projet de loi » et a résumé la situation à « un amendement, déposé par un député, qui n’a pas été adopté en Commission ». Il a ajouté que la ligne du président de la République « tient en deux phrases : mobilisation pour se passer du glyphosate d’ici trois ans mais pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs ». Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA, estime que son interdiction marquerait un recul environnemental puisqu’à « la place d’1,5 litre de glyphosate » les agriculteurs devront utiliser « 4,5 litres d’antidicotylédones et 4,5 litres d’antigraminées ».

Pourtant l’herbicide est au cœur de nombreuses études pour ses effets controversés sur la santé et le soupçon d’un lien cancérigène. Par exemple,  les communes n’ont plus le droit d’utiliser le glyphosate pour entretenir leurs espaces verts depuis janvier 2017, une mesure appliquée dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Le député LREM Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, avait également déposé un amendement pour inscrire dans la loi la promesse d’Emmanuel Macron et institutionnaliser l’interdiction d’ici à trois ans. Face au rétropédalage gouvernemental, la député Nouvelle gauche et ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho dénonce une manoeuvre des lobbys. Elle accuse les industries phytosanitaires telles que Bayer et Monsanto d’avoir « accédé à des informations qui sont dans la base de données interne à l’Assemblée nationale » et cela « 90 heures avant » les députés. La future présidente de Génération écologie explique que l’argumentaire des lobbys contre son amendement « comporte une erreur qui n’existait que dans la version présente dans les logiciels internes de l’Assemblée nationale » et demande à ce qu’une enquête soit faite pour que ce « type de pratiques soit clairement dénoncé et clairement sanctionné ».

Claire Lebrun

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