Un Indonésien crée un sac qui peut se boire

Publié le 16 février 2017 à 17:30 Demain | 2013 vues

En Indonésie, un jeune entrepreneur a développé un sac à base de manioc. Ce dernier se décompose en quelques mois et est… comestible !

Pour lutter contre la pollution des océans, les initiatives ne manquent pas. On pense notamment au projet du navigateur Yvan Bourgnon qui s’est lancé le défi de construire un quadrimaran capable de collecter les déchets plastiques en mer. Un Indonésien de 32 ans a lui décidé de s’attaquer à la source du problème : le plastique. Avec sa société Avani Eco, basée à Bali, Kevin Kumala a développé une ligne de produits entièrement biodégradables : des contenants à emporter, des pailles, des couverts, des gobelets compostables et des ponchos de pluie. Sa gamme comprend aussi des sacs qui sont eux fabriqués à base de manioc, un arbrisseau des régions tropicales dont la racine fournit une fécule alimentaire. Ils ne génèrent aucun résidu toxique et se dégradent en seulement quelques mois, contre 400 ans pour les sacs en plastique conventionnels. Le processus de dégradation s’effectue même en quelques minutes dans l’eau chaude.

« Cela donne de l’espoir aux animaux marins »

Ces sacs sont tellement écolo qu’ils peuvent être ingérés. Pour le prouver, l’entrepreneur en fait même la démonstration en buvant un verre avec un bout de sac dilué (vidéo ci-dessous). On ne sait pas si les sacs sont savoureux mais les écrevisses et les poulets semblent aussi apprécier (voir la vidéo ci-dessous). La société affirme avoir passé tous les tests de toxicité alimentaire. « Cela donne de l’espoir aux animaux marins. Ils n’étouffent plus ou n’ingèrent plus de matières qui peuvent être dangereuses », a affirmé Kevin Kumala à l’AFP.

Créée en 2015, la société Avani Eco, qui signifie « Eco Terre », fabrique environ trois tonnes de sacs chaque jour dans son usine de Java. Ils sont notamment vendus à des magasins et des groupes hôteliers de Bali. Toutefois, ces sacs en manioc ont un prix. Un sac coûte 4.000 roupies (environ 30 centimes d’euro) de plus qu’un sac en plastique. Ce qui pourrait être dissuasif.

Aujourd’hui, l’Indonésie est, après la Chine, le pays qui rejette la deuxième plus grosse quantité de plastique dans l’océan. Conscientes du problème, les autorités, qui peinent à gérer ce problème, envisageraient d’instaurer une obligation pour les magasins de faire payer aux consommateurs les sacs en plastique conventionnels. Pour rappel, la France a déjà pris des mesures drastiques sur ce sujet. Depuis juillet 2016, les sacs fins en plastique sont prohibés en caisse et depuis janvier 2017 dans les rayons fruits et légumes. Sont autorisés les sacs en papier, en tissu, en plastique épais ou faits d’un mélange plastique-amidon (30%). La teneur en matière biosourcée des sacs en plastique d’origine végétale compostables autorisés augmentera ensuite de façon progressive : 40% en janvier 2018, 50% en janvier 2020 et 60% en janvier 2025. En 2020, ce sera au tour de la vaisselle jetable en plastique (gobelets, verres et assiettes jetables) d’être interdite, sauf si elle est compostable en compostage domestique et constituée de matières biosourcées.

Le plastique est un vrai fléau. Il y a urgence. Chaque année, entre 8 et 10 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans. D’ici à 2025, la quantité de déchets plastiques entrant dans le milieu marin pourrait être multipliée par 10. Et à ce rythme, on estime qu’en 2050, les océans contiendront davantage de morceaux de plastique que de poissons.

Marine VAUTRIN

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