Nutri-Score : une pétition dénonçant les « tentatives de brouillage » de certains industriels
Publié le 1 décembre 2017 à 12:22 Aujourd'hui | 1127 vues
Un collectif a lancé ce vendredi 1er décembre une pétition. Il condamne plusieurs grands groupes qui souhaitent élaborer leur propre étiquetage, jugé moins clair pour les consommateurs.
Manger mieux est l’une des envies majeures des consommateurs. Cependant, il est difficile de savoir ce que l’on consomme exactement, d’autant plus que les étiquettes ne sont pas toujours faciles à déchiffrer. C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouvel étiquetage qui permet, visuellement, de savoir si un aliment est sain ou non grâce à un code couleur allant du vert au rouge, de A (“meilleure qualité nutritionnelle”) à E (“moins bonne qualité nutritionnelle”). Mardi 31 octobre, l’arrêté relatif au Nutri-Score a été signé par la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert et le secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances Benjamin Griveaux.
Ce vendredi 1er décembre, nouveau rebondissement concernant le dossier. Un collectif, regroupant des sociétés savantes et professionnelles et des associations de consommateurs et de patients, a lancé une pétition pour dire « oui au Nutri-Score » et « non aux tentatives de brouillage de certains industriels ». Parmi lesquels, la Ligue Nationale Contre le Cancer, Foodwatch France, l’UFC-Que Choisir, l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire ou encore la Société Française de Santé Publique.
Pour l’heure, la pétition a déjà été signée par 219 personnes dont de nombreux professionnels de la santé comme la Professeure Monique Romon (Professeur de Nutrition, Faculté de médecine de Lille), le Professeur Jean François Dartigues (Centre INSERM Bordeaux Population Health U 1219, Université de Bordeaux), le Professeur Arnaud Basdevant (Professeur de Nutrition, Université Pierre et Marie Curie) ou encore le Professeur Emmanuel Rusch (Président de la Société Française de Santé Publique – Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Santé publique, Université de Tours).
Rendre obligatoire le Nutri-Score en Europe
Concrètement, ce collectif souhaite que « tous les acteurs du secteur agroalimentaire, fabricants et distributeurs » s’engagent « à apposer dans les plus brefs délais le Nutri-Score sur les emballages de leurs aliments ». Par ailleurs, il condamne « avec force toutes les tentatives de brouillage » du Nutri-Score. Dans leur viseur : Nestlé, Coca-Cola, PepsiCo, Mars, Mondelez ou encore Unilever qui refusent ce nouvel étiquetage et appellent « la fédération des produits de l’épicerie et de la nutrition spécialisée Alliance 7, à utiliser un autre système, basé sur une approche par portions ». Ce qui, selon le collectif, serait beaucoup moins compréhensible pour les consommateurs. D’ailleurs, ces grands groupes avaient déclaré en mars derniers leur volonté de vouloir mettre au point leur propre logo nutritionnel.
Dans cette même pétition, le collectif souhaite également l’élargissement de l’utilisation du Nutri-Score. En effet, ce nouvel étiquetage est facultatif et repose sur le volontariat des entreprises de l’agroalimentaire et des distributeurs. À ce jour, seuls Auchan, Leclerc, Intermarché, Fleury Michon, Danone et McCain ont accepté le Nutri-Score. Cependant, pour le collectif, « un tel logo […] devrait être rendu obligatoire en Europe », et non plus uniquement en France.