Paris : les toits et même les parkings se végétalisent

Publié le 8 novembre 2016 à 9:51 Demain | 3121 vues

La Ville de Paris a lancé un appel à projets baptisé « Parisculteurs » pour végétaliser et cultiver les toits terrasses, cours et murs de la capitale. 33 projets ont été sélectionnés et certains sont très étonnants.

D’ici à 2020, la Ville de Paris s’est donnée pour objectif de végétaliser 100 hectares de bâti, dont un tiers consacré à l’agriculture urbaine. Dans ce cadre, la mairie a ainsi lancé en avril dernier un appel à projets « Parisculteurs ». Jeudi 3 novembre, sur les 144 projets reçus, 33 ont été retenus pour « verdir » 13 sites appartenant à la mairie de Paris et 20 aux partenaires (bailleurs sociaux, entreprises privées, etc.).

Parisculteurs : 5,5 hectares de parcelles végétalisées et cultivées

Les projets choisis emploient diverses techniques innovantes : aquaponie, hydroponie, permaculture. « L’imagination et l’inventivité ont été au rendez-vous (…) Ils prouvent que notre engagement pour une ville moins minérale, plus végétale et comestible, n’est pas une chimère », estime Pénélope Komitès, adjointe à la mairie en charge des espaces verts, de la nature, de la biodiversité et des affaires funéraires. Ce sont 5,5 hectares de végétalisation et d’agriculture urbaine qui créeront de l’activité économique, emprunteront des circuits courts et réaffirmeront le lien social dans les quartiers ».

Au total, 500 tonnes de fruits, légumes et champignons, plus de 8 000 litres de bière, 4 200 litres d’engrais végétal et 95 kilos de miel seront produits chaque année dans la capitale. Les premières mises en culture débuteront dès 2017. « Je me réjouis que progressent ainsi l’agriculture urbaine et la végétalisation du bâti parisien, qui constituent des réponses concrètes et efficaces aux défis climatiques et alimentaires auxquels sont confrontées nos métropoles », souligne de son côté la maire de Paris, Anne Hidalgo. Et d’ajouter : « En devenant l’incubateur des plus audacieuses innovations sociales et techniques, Paris s’impose comme l’une des grandes métropoles leaders en matière d’agriculture urbaine ».

Les projets sélectionnés sont tous fabuleux. Voici cinq initiatives qui ont retenu notre attention.

Des légumes et du houblon sur les toits-terrasses de l’Opéra Bastille

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Baptisé « La Brize de la Bastille », ce projet est ambitieux. L’Opéra Bastille accueillera 2 500 m2 de plantations sur quatre terrasses. Topager, une entreprise spécialisée dans la réalisation de paysage comestible, s’est associée à un étancheur, Axe Étanchéité, une structure d’insertion (Espaces) et un brasseur (L’amour fou) pour créer une ferme maraîchère de fruits, de légumes et de fleurs comestibles, mais aussi une houblonnière. Une microbrasserie sera installée dans un local technique sous les toits pour fabriquer la bière sur le site. L’exploitation compte produire 5 580 kilos par an de plantes aromatiques, petits fruits, jeunes pousses et légumes, ainsi que 500 kilos de houblon.

Une champignonnière dans un parking souterrain

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Porté par la start-up Cycloponics, lauréate du prix de l’innovation 2015 Alsace et de la FrenchTech 2016, ce projet nommé « La Caverne » est le plus étonnant. Il consiste à la création d’une micro-ferme urbaine en sous-sol. Celle-ci sera située au sous-sol du parking d’une résidence de logements sociaux de la rue Raymond-Queneau dans le XVIIIe arrondissement de Paris. La ferme comprendra trois types de culture : champignons sur marc de café, maraîchage sur compost et sous LED et culture micro-pousses. 30 000 kilos de fruits et légumes ainsi que 24 000 kilos de champignons seront ainsi produits chaque année. Une production qui sera notamment vendue aux habitants et riverains.

Une ferme pédagogique sur les toits du collège E.Delacroix

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Les deux toits-terrasses de ce collège, situé dans le XVIe arrondissement de la capitale, accueilleront une ferme urbaine et pédagogique. Le projet, porté par l’entreprise Agripolis, propose un système de culture aéroponie, une technique culturale sans substrat solide ni liquide qui consiste à nourrir les plantes par un brouillard nutritif, eau et nutriment en brumisation, diffusé en milieu fermé. Ici, les collégiens pourront apprendre le cycle des plantes, du jardinage et du repiquage, par exemple. Cette ferme a pour objectif de produire 82,2 tonnes de 50 espèces de légumes, ainsi que des fleurs coupées dont 5 variétés de salades, 4 variétés de tomates, des courgettes, des concombres, des aubergines, des piments, des choux, des fraises ou encore des plantes aromatiques. Toute la production sera distribuée en circuit court.

Des serres aquaponiques au Réservoir de Grenelle

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L’aquaponie est un système combinant l’aquaculture (élevage de poissons et d’autres organismes aquatiques) et l’hydroponie (culture hors-sol des plantes grâce à de l’eau enrichie en matières minérales) en circuit fermé. Ici, les déjections des poissons sont utilisées pour fertiliser les plantes. Cette technique sera utilisée sur le site du Réservoir de Grenelle situé dans le XVe arrondissement de Paris. Ce projet, appelé Green’Elle, est porté par Cécile Roux, une spécialiste de l’aquaponie. Il permettra de produire des légumes et poissons d’eau douce. Les structures aquaponiques seront ainsi installées dans les bassins. Chaque année, 30 tonnes de fruits et légumes seront cultivées sur 1 500 m2 de maraîchage hors-sol et 3 tonnes de poissons (perches et carpes) sur 400 m2 d’aquaculture. La vente pourra se faire au marché de la rue de la convention, via des paniers sur abonnement pour les membres de l’association de riverains, via un web marchant et aux restaurants, précise la mairie de Paris.

Un potager et un bar-restaurant locavore

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Coup de coeur. Bientôt, le toit de la médiathèque Françoise Sagan, situé dans le Xe arrondissement de Paris, accueillera un potager et un bar-restaurant locavore. Noctis, un acteur de l’événementiel, s’est entouré de Topager pour créer « La serre volante ». Ici, les clients pourront venir déguster sur place les fruits et légumes du potager. Il est également prévu une production de houblon pour 8 000 litres de bière par an. La Ville de Paris indique que le houblon sera récolté, congelé sous vide et brassé toute l’année par une brasserie parisienne puis servi aux clients de la serre volante.

L’opération « Parisculteurs » connaîtra une seconde édition l’année prochaine. Une chose est sûre, la végétalisation de Paris est bel et bien en marche ! Retrouvez les autres projets sur le site www.parisculteurs.paris.

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Marine VAUTRIN

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