Pesticides vendus en libre-service : l’interdiction non respectée

Publié le 11 juillet 2017 à 10:55 Aujourd'hui | 987 vues

Malgré l’interdiction, les pesticides continuent à être vendus en libre-service. Selon une enquête menée par l’association de consommateurs CLCV, 44% des enseignes sont en infraction.

Depuis le 1er janvier 2017, la vente en libre-service des produits phytopharmaceutiques aux utilisateurs non professionnels n’est plus autorisée. Dans les magasins, enseignes spécialisées ou non, les pesticides doivent être placés dans un espace dédié et sont délivrés après un conseil personnalisé donné par un vendeur certifié. Seuls les produits de biocontrôle, les produits qualifiés à faible risque ou dont l’usage est autorisé en agriculture biologique peuvent être commercialisés en libre-service. Problème, la réglementation est encore loin d’être respectée.

La grande distribution mauvaise élève

L’association nationale de défense des consommateurs et usagers CLCV a réalisé une enquête du 31 mars au 31 mai, dans 158 magasins, dont 79% d’enseignes spécialisées (Mr. Bricolage, Bricomarché, Castorama, Jardiland, Truffaut) et 21% de grandes surfaces disposant d’un espace dédié au jardinage. Résultat : « 44% des enseignes sont en infraction avec la réglementation », déplore la CLCV. Celles-ci proposent à la vente, dans leur espace libre-service, « des produits dangereux qui ne devraient être vendus que par un vendeur spécifiquement formé », indique-t-elle. Selon l’association, « la grande distribution est la plus mauvaise élève avec 49% des produits contrôlés interdits d’espace libre-service, contre 30% dans les enseignes spécialisées ».

Des conseils inexistants

Dans les magasins, disposant d’un espace dédié à la vente des pesticides dangereux, les conseils prodigués par les vendeurs sont incomplets, voire inexistants. « Lorsqu’un vendeur a pu être interrogé, dans 36 % des cas, aucun conseil ou un conseil limité à la surface à traiter a été fourni par le professionnel », souligne la CLCV, ajoutant que « dans plus d’1/3 des cas, des éléments essentiels comme la présence du chien, du potager, les protections à prévoir (masque, gants, …) ou la méthode d’utilisation (pulvérisation par temps sec, nombre d’utilisations, …) ont été complètement passés sous silence ». Sur Internet, c’est pire. Des plateformes de vente en ligne permettent l’achat de pesticides chimiques les plus à risque sans délivrance de conseils. « Cette situation est d’autant plus préoccupante que les achats de biens et de services en ligne explosent », note la CLCV.

Le renforcement des contrôles exigé

Pour l’association, il est « essentiel » que la réglementation actuelle soit respectée, surtout que ces produits contiennent des perturbateurs endocriniens. Elle demande aux pouvoirs publics le renforcement des contrôles et la suppression des espaces libre-service avec au minimum une mise sous clé obligatoire de tous les pesticides. Elle réclame également aux distributeurs l’engagement de retirer les produits dangereux de leurs rayons avant 2019, date à laquelle l’utilisation des produits phytopharmaceutiques par les particuliers sera interdite. La CLCV demande également la mise en place de formations pour les vendeurs afin « qu’un conseil soit fourni à chaque consommateur ». Enfin, « une interdiction totale de la vente de ces produits (hors bio-contrôlés) sur Internet s’avère indispensable », conclut l’association.

Marine VAUTRIN

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