La pollution de l’environnement tue 1,7 million d’enfants par an
Publié le 6 mars 2017 à 12:50 Aujourd'hui | 981 vues
Selon deux nouveaux rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publiés ce lundi 6 mars, 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année dans le monde à cause de la pollution de l’air ou encore de l’insalubrité de l’eau.
Pollution de l’air intérieur et extérieur, tabagisme passif, insalubrité de l’eau, manque de moyens d’assainissement et hygiène insuffisante… Ces facteurs entraînent chaque année le décès de 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans. C’est le constat édifiant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle publie ce lundi 6 mars les résultats de deux rapports intitulés « Un monde durable en héritage : Atlas de la santé infantile et de l’environnement » et « Ne polluez pas mon avenir ! : l’impact environnemental sur la santé infantile ».
« Un environnement pollué est mortel, en particulier pour les jeunes enfants, souligne le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air et de l’eau car leurs organes et leur système immunitaire sont en cours de développement et leur organisme, notamment leurs voies respiratoires sont de petite taille ». Les expositions dangereuses peuvent débuter pendant la grossesse et accroître le risque de naissance prématurée. L’exposition à la pollution atmosphérique peut aussi faire augmenter le risque de cardiopathie, d’accident vasculaire cérébral et de cancer tout au long de l’existence.
Selon le premier rapport, la plupart des causes courantes de mortalité infantile, comme la diarrhée, le paludisme et les pneumonies, peuvent être évitées en donnant un meilleur accès à de l’eau potable et à des combustibles propres pour la préparation des repas.
570.000 morts à cause des maladies respiratoires
Le second rapport donne lui des chiffres alarmants. 570 000 enfants de moins de 5 ans meurent d’infections respiratoires (par exemple, de pneumonie) attribuables à la pollution de l’air intérieur et extérieur et au tabagisme passif. Les maladies diarrhéiques dues à l’insuffisance d’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement et d’hygiène sont à l’origine chaque année de 361 000 décès d’enfants de moins de 5 ans. Ces causes sont aussi responsables de la disparition de 270 000 nouveau-nés.
Le paludisme tue quant à lui chaque année 200 000 enfants moins de 5 ans. Ces disparitions « pourraient être évitées en agissant sur l’environnement, par exemple en réduisant le nombre de gîtes larvaires de moustiques ou en couvrant les réservoirs d’eau potable », notent les experts. Enfin, 200 000 enfants de moins 5 ans meurent de traumatismes accidentels attribuables à l’environnement (intoxications, chutes et noyades).
Pesticides, déchets électroniques : le danger des nouveaux polluants
Reste que de nouveaux dangers environnementaux apparaissent. Parmi eux, les déchets électroniques et électriques, comme les téléphones portables usagés qui ne sont pas correctement recyclés. Ces déchets « exposent les enfants à des toxines qui peuvent entraîner une diminution des aptitudes cognitives, un déficit de l’attention, des lésions pulmonaires ou encore un cancer ». Des risques qui pourraient s’aggraver puisqu’entre 2014 et 2018, la quantité de déchets électroniques aura augmenté de 19%, pour atteindre 50 millions de tonnes. Il y a donc urgence.
L’agence onusienne souligne également que les enfants sont exposés à des substances chimiques dangereuses présentes dans les denrées alimentaires, dans l’eau, dans l’air et dans les produits qui sont autour d’eux. « Les substances chimiques telles que le fluor, le plomb et le mercure, les pesticides, les polluants organiques persistants et d’autres substances présentes dans les biens manufacturés se retrouvent finalement dans la chaîne alimentaire », indique-t-elle.
« La pollution de l’environnement pèse lourdement sur la santé de nos enfants », souligne le Dr María Neira, Directeur du Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé de l’OMS. « Si nous investissons en vue de supprimer les risques environnementaux pour la santé, par exemple en vue d’améliorer la qualité de l’eau ou d’utiliser des combustibles plus propres, les bienfaits pour la santé seront considérables», ajoute-t-elle.
L’OMS préconise plusieurs mesures. Plusieurs secteurs des pouvoirs publics peuvent collaborer pour améliorer, par exemple, le logement, « en veillant à l’utilisation de combustibles propres pour le chauffage et la préparation des repas, à l’absence de moisissures ou de nuisibles et en supprimant les matériaux de construction dangereux et les peintures au plomb », les établissements scolaires, « en fournissant des moyens d’assainissement et d’hygiène sûrs, en éliminant le bruit et la pollution et en favorisant une bonne nutrition », encore l’agriculture, « en évitant l’utilisation de pesticides dangereux et en éliminant le travail des enfants ».