Rennes : vers une autosuffisance alimentaire de la ville
Publié le 12 juillet 2016 à 15:38 Demain | 2245 vues
La ville de Rennes a décidé de passer le cap en changeant sa manière de vivre et de consommer. Le Conseil municipal a en effet décidé de s’engager pour une autonomie alimentaire.
Après les jardins partagés qui fleurissent dans les quatre coins de la ville, Rennes a décidé de soutenir le développement d’une agriculture urbaine en s’engageant pour une production alimentaire en milieu citadin. Investi au côté du mouvement Les Incroyables Comestibles, à travers son action pour l’écologie urbaine, le Conseil municipal a voté le 27 juin dernier en faveur d’une autonomie alimentaire.
Rennes, future ville autosuffisante
Garantir une nourriture saine et non polluante à plus de 200 000 habitants. Le tout produit à proximité, ce qui réduit l’impact carbone sur l’environnement. Voilà un programme ambitieux que Rennes s’est engagée à suivre. La municipalité détient 30 000 hectares de terrain agricole pour atteindre son autonomie alimentaire, selon des estimations rapportées par le site Positivr. De cette manière, elle soutient l’agriculture biologique, les circuits-courts, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), l’agriculture urbaine, l’agro-écologie et les acteurs locaux de la biodiversité.
Chaque habitant est invité à participer au projet de la ville. Chacun pourra être aidé et orienté par Les Incroyables Comestibles qui, de leur côté, participent à la végétalisation de la ville, offrent de la nourriture gratuite, éduquent à la protection de l’environnement et font aussi le lien entre habitants et production alimentaire. Le mouvement est dans une démarche de labellisation avec les collectivités volontaires qui visent à inciter les villes à réaliser un certain nombre de mesures en faveur de la production alimentaire en milieu urbain. Pour faire pousser des légumes, il faut « faire votre demande au conseil de quartier ou directement à l’élu de quartier. Tout lieu public peut être jardiné, même un endroit bitumé peut être cultivé en bacs. Si c’est un lieu privé, il faut faire la demande au propriétaire, mais le site doit toujours être accessible pour être incroyables comestibles », indique le mouvement sur son Facebook.
Sur les pas d’Albi
Cette décision de la ville de Rennes fait suite à sa politique d’intégration des habitants aux décisions publiques initiée en 2015. Le projet intitulé La Fabrique Citoyenne prévoit de donner plus de pouvoirs à la population locale. Comme l’agriculture urbaine est en plein essor, cette initiative, qui a plusieurs vocations, dispose d’un budget participatif à disposition de la collectivité, d’après leur site Internet. Pour que chacun puisse prendre part aux systèmes d’approvisionnement.
Rennes devient donc la deuxième ville française, après Albi, à se lancer dans une telle initiative. Cette dernière visait l’autosuffisance alimentaire dès 2020 avec pour objectifs de réduire l’impact carbone, réorganiser la production agricole pour des besoins situés à moins de 60 km, sécuriser les approvisionnements en cas de crise alimentaire et s’assurer une meilleure qualité des produits consommés.
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