100% d’énergies renouvelables : la France peut le faire !

Publié le 26 janvier 2017 à 15:40 Demain | 1238 vues

Mercredi 25 janvier 2017, un avenir avec une consommation moindre apparaît possible. L’association négaWatt a rendu public un scénario dans lequel la France pourrait tourner à 100 % aux énergies renouvelables d’ici 2050, et ce sans « majeurs sacrifices ». Explications.

Aujourd’hui, le bilan énergétique au niveau mondial est proche de la catastrophe. Nous faisons face au réchauffement climatique, à un air pollué, etc. Pour la quatrième fois depuis 2003, l’association qui regroupe experts et professionnels de l’énergie, négaWatt, présente un projet dans lequel la France pourrait produire 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050. Ce projet consiste en un document de 48 pages qui confirme les versions précédentes. Mais qu’en est-il exactement ?

Le but du scénario négaWatt 2017-2050

Dans les grandes lignes, ce scénario vise à sortir complètement du nucléaire et des énergies fossiles pour un système fonctionnant entièrement aux énergies renouvelables d’ici 2050. Le tout sans que le coût ne soit plus important que celui du maintien nucléaire et également sans bousculer notre confort au quotidien. À la clé de ce projet : de nombreux avantages sociaux, environnementaux et économiques. Ce projet permettrait en effet, une économie de 370 milliards d’euros sur la période 2020 et 2050. Si ce dernier peut paraître utopique, il semble pourtant réalisable car il s’appuie sur des changements réalistes et une technologie mature.

Comment s’y prendre ?

Tout d’abord, pour atteindre ce but, le scénario s’appuie sur une grande « sobriété énergétique », c’est-à-dire moins de gaspillage et une vie plus économe. D’un autre côté, il s’appuie sur l’efficacité énergétique qui touche tous les secteurs d’activité du bâtiment à l’industrie en passant par les transports et l’agriculture. Ces deux facteurs permettraient ainsi sur la durée de diviser par deux notre consommation totale d’énergie d’ici 2050. Le scénario 2017-2050 vise à agir sur la consommation dans tous les domaines en prenant en compte divers paramètres : dimensions, durée d’usage, équipements, vitesse ou organisation de l’espace.

Les experts prennent également en compte la production intégrale d’énergies renouvelables. Ils proposent donc de se priver entièrement des énergies fossiles afin de les remplacer totalement par des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque et biogaz). Ils misent aussi énormément sur la biomasse (bois, déchet du secteur agroalimentaire, etc.) Cependant, pour rendre tout ce scénario possible, il faudrait que la France renonce au nucléaire, ou plus exactement que les 58 réacteurs nucléaires cessent leur activité après 40 ans de fonctionnement.

Un bouleversement sur les emplois et la santé

Certes, ce scénario risque de détruire des milliers d’emplois dans les secteurs des transports ou du bâtiment mais il en créera dans celui de l’énergie. Au final, le résultat devrait être positif puisque globalement négaWatt prévoit 500.000 emplois nets créés d’ici 2050, dont 380 000 d’ici 2030. Pour cela, il faudra cependant créer de nouvelles formations et des programmes de reconversion. Par exemple, certains emplois dans l’industrie de l’aéronautique ou pétrolière devront se reconvertir dans l’éolien offshore. Selon le scénario 2017-2050, dans le bâtiment et l’agriculture, les futurs emplois demanderont plus de qualifications, ce qui devrait s’accompagner d’une revalorisation de ces secteurs. Côté santé, l’amélioration de la qualité de l’air, de l’eau et des sols permettra une vie quotidienne plus saine. En effet, la France serait « neutre en carbone » en 2050, c’est-à-dire qu’il n’y aurait plus aucune émission de gaz à effet de serre.

« Plus qu’un simple scénario, un projet sociétal »

Pour le vice-président de négaWatt, le scénario présenté mercredi est bien plus qu’un simple schéma énergétique : « C’est devenu un projet sociétal complet, et c’est d’ailleurs pour cela qu’un certain nombre de responsables politiques s’en inspirent » à l’instar de Benoît Hamon, Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon. En effet, c’est un projet qui demande des changements au point de vue des industries mais également un travail de fond sur le fonctionnement de notre société actuelle au niveau mondial. À l’aube des prochaines élections présidentielles, ce scénario tombe à pic…

Maguelonne Rigal

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