75% du miel mondial contient des pesticides « tueurs d’abeilles »

Publié le 6 octobre 2017 à 11:54 Aujourd'hui | 1316 vues

75% du miel produit dans le monde entier serait contaminé par des néonicotinoïdes. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs de l’Université de Neufchâtel en Suisse. Des résultats alarmants bien que les doses de pesticides détectées ne soient pas dangereuses pour l’Homme.

Selon une étude publiée ce 6 octobre 2017, dans la revue scientifique Science, 75% du miel mondial serait contaminé par des néonicotinoïdes. Ces produits, présents en faible quantité, peuvent entraîner la mort des abeilles mais ne seraient pas dangereux pour l’Homme. Dans cette même étude, les scientifiques ont révélé qu’il existait des disparités entre les régions du monde. Tous les miels ne sont pas contaminés dans les mêmes quantités.

Le miel nord-américain plus contaminé que celui du sud

Pour arriver à de telles constatations, les chercheurs suisses ont analysé 198 échantillons de miel produits dans le monde entier entre 2015 et 2016. Le résultat est sans appel, 75% du miel est contaminé par au moins un néonicotinoïde, 45% par deux ou plus et 10% par quatre ou cinq. Cette étude confirme donc l’exposition des abeilles à ces pesticides. En effet, les chercheurs ont voulu se concentrer sur les cinq types de néonicotinoïdes les plus utilisés (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxame). Les abeilles étant des pollinisateurs, la présence de ces produits est donc susceptible de se retrouver dans près d’un tiers de la nourriture que nous mangeons.

Bien que ce phénomène touche les cinq continents, des disparités existent entre eux. L’Amérique du Nord fait figure de mauvais élève. 89% de son miel est contaminé contre 57% en Amérique du Sud. L’Europe n’est pas non plus un modèle. 79% du miel produit sur le vieux continent est infecté par des néonicotinoïdes, juste derrière l’Asie (80%). Pire encore, en plein cœur de l’océan Pacifique, à Tahiti, le miel issu de l’île est lui aussi contaminé. Les scientifiques auteurs de l’étude pointent donc l’effet envahissant de ces pesticides. Ce produit, s’attaquant au système nerveux des insectes, est dangereux, voire mortel, pour les abeilles. Cependant les chercheurs suisses rappellent que la faible présence de ces produits n’est pas nocive pour l’Homme. Sa concentration est en deçà des seuils acceptés par les différents gouvernements.

Les abeilles, indispensables à la biodiversité

Sur Terre, il n’existe pas moins de 20 000 espèces abeilles. Ces insectes, indispensables à la biodiversité (elles pollinisent 90% des 107 cultures les plus importantes sur Terre), sont menacés depuis plusieurs années. En France, le taux de mortalité dans les ruches en 2015 était de 30%, estime l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Ce taux peut grimper jusqu’à 80% dans certains secteurs. En 20 ans, le nombre de ruches en France a chuté de près de 100 000 et la production nationale a diminué de moitié. Malgré tout, les scientifiques rappellent que les parasites, le réchauffement climatique et le manque de diversité dans leur alimentation sont aussi des facteurs provoquant le déclin de l’espèce.

Déjà en 2013 l’Union Européenne avait interdit en partie l’utilisation des néonicotinoïdes. En 2016, les Nations Unies ont prévenu que 40% des pollinisateurs (abeilles, papillons, etc) risquaient de disparaître à l’échelle mondiale, dû à la prolifération de nombreux pesticides dangereux pour ces insectes. En France, l’utilisation des pesticides tueurs d’abeilles va être interdite au 1er septembre 2018, grâce à une loi votée en 2016. Cependant, « la loi prévoit certaines modalités d’application transitoires jusqu’en juillet 2020 ».

Marie Bascoulergue

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