Abeilles : la dangerosité de trois néonicotinoïdes confirmée

Publié le 28 février 2018 à 16:39 Aujourd'hui | 834 vues

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a confirmé, ce mercredi 28 février 2018, la dangerosité sur les abeilles sauvages et domestiques de trois néonicotinoïdes. Sont concernés : la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame.

Ce n’est un secret pour personne, les néonicotinoïdes sont dangereux pour les abeilles. L’utilisation de ces produits toxiques aurait fait tripler le taux de mortalité de ces insectes volants. D’ailleurs la nocivité des néonicotinoïdes a déjà été confirmée par deux expériences menées en Europe et au Canada et dont les résultats ont été publiés en juin dernier. Après avoir étudié les risques associés à la clothianidine, l’imidaclopride et au thiaméthoxame, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) confirme ce mercredi 28 février que « la plupart des utilisations des pesticides néonicotinoïdes posent un risque pour les abeilles sauvages et pour les abeilles domestiques ». C’est ce que révèlent les dernières conclusions de l’agence européenne, précisant qu’il s’agit d’une « mise à jour de celles qui avaient été publiées en 2013 ».

Pour arriver à de telles conclusions, l’unité « Pesticides » de l’EFSA a organisé du 25 mai au 30 septembre 2015 « une vaste collecte de données et procédé à une revue systématique de la littérature de façon à recueillir toutes les preuves scientifiques publiées depuis les évaluations précédentes », explique l’agence dans un communiqué. Au total, elle a reçu 376 contributions émanant de 48 sources différentes. Dans le cadre de cette évaluation, l’EFSA s’est intéressée aux abeilles sauvages (bourdons et abeilles solitaires) ainsi qu’aux abeilles domestiques mellifères. « L’équipe a également appliqué les recommandations contenues dans le document d’orientation spécifiquement élaboré par l’EFSA pour l’évaluation des risques associés aux pesticides pour les abeilles », indique l’EFSA. Toutes ces données ainsi que l’application des dispositions prévues dans leur document d’orientation ont permis d’établir des conclusions « très détaillées », estime Jose Tarazona, chef de l’unité « Pesticides » à l’EFSA.

« Le risque pour les trois types d’abeilles évalué est confirmé »

L’exposition des abeilles aux substances concernées a ensuite été évaluée. Pour cela, les experts se sont penchés sur les résidus dans le pollen et le nectar, la dérive de poussière pendant l’ensemencement ainsi que l’application des graines traitées et sur la consommation d’eau. Après analyses, « les conclusions sont variables, en raison de facteurs tels que l’espèce d’abeille, l’utilisation prévue du pesticide et la voie d’exposition. Certains risques faibles ont été identifiés mais, dans l’ensemble, le risque pour les trois types d’abeilles évalué est confirmé », déclare Jose Tarazona dans ce même communiqué.

Ces nouvelles conclusions seront partagées avec les gestionnaires du risque de la Commission européenne et des États membres de l’Union européenne. Ils se pencheront ensuite sur les modifications potentielles à apporter aux restrictions actuellement en vigueur. Pour rappel, un premier rapport avait présenté les risques de la clothianidine, du thiaméthodame et l’imidaclopride en janvier 2013. Suite à quoi, des mesures de restrictions avaient été prises au sein de l’Union européenne afin de mieux protéger les abeilles en Europe. En France, les néonicotinoïdes seront interdits à compter de septembre prochain. Cependant, des dérogations seront possibles jusqu’en 2020.

Un désaccord pour les défenseurs des pesticides

Très vite, le géant du pesticide Bayer a fait connaître son « désaccord fondamental » avec la mise à jour de l’EFSA concernant l’imidaclopride et la chlothianidine. « Les résultats de l’Efsa la placent en dehors du courant scientifique dominant actuel sur la santé des abeilles, comme représenté par de récentes évaluations similaires » par les agences scientifiques environnementales aux États-Unis et au Canada, explique Bayer dans un communiqué. L’association européenne des producteurs de pesticides, l’ECPA, a elle aussi fait part de son mécontentement. « Nous ne contestons pas la possibilité d’un risque pour les abeilles, toutefois nous ne partageons pas l’avis de l’Efsa sur la nature de ce risque », indique de son côté l’ECPA, précisant qu’avec « les bonnes mesures, tout risque posé aux abeilles par les néonicotinoïdes peut être géré ».

Marie Bascoulergue

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