Accès aux soins médicaux : les Français confrontés à la pauvreté y renoncent
Publié le 6 septembre 2016 à 15:38 Aujourd'hui | 929 vues
Les Français, qui ont déjà été confrontés à la pauvreté, ont dû retarder ou renoncer aux soins médicaux. Cette privation des soins a des conséquences sur la santé des ménages.
Un grand nombre de Français a basculé dans la pauvreté. S’il faut faire un choix dans les dépenses, ce sont bien souvent les soins médicaux qui sont mis de côté. Environ 38% de la population française ont avoué avoir déjà connu une situation de précarité au cours de leur vie, ce qui leur a posé des problèmes au niveau de l’accès aux soins.
Faute de financement, certains ménages modestes ont retardé voire renoncé totalement à des soins, dans le domaine optique et dentaire notamment. Selon un sondage Ipsos-Secours populaire publié ce mardi 6 septembre, 50% des Français, dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1 200 euros, ont déjà dû reporter voire complètement renoncer à une consultation chez un dentiste, soit une hausse de 22 points dans le baromètre par rapport à 2008. Et plus d’1/3 des Français ont annulé ou reporté un rendez-vous chez un ophtalmologiste, soit +9 points.
Ce sont ces deux services de santé « où l’on observe une hausse inquiétante du report ou du renoncement aux soins », indique Amandine Lama, directrice d’études chez Ipsos Public Affairs. « Les Français sont d’ailleurs conscients de l’augmentation des inégalités d’accès à la santé (68 % pensent qu’elles se sont aggravées au cours des dernières années) ».
Les enfants privilégiés pour un accès aux soins
Le sondage a été réalisé par téléphone du 11 au 15 juillet 2016 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Il en ressort de cette étude que l’accès aux soins est prioritairement réservé aux enfants. Les parents mettent donc leur santé « entre parenthèses, voire même en danger », selon le Secours populaire.
Ceux-ci sont 48% de parents à croire que leurs enfants risquent de connaitre un jour une situation de pauvreté beaucoup plus élevée que leur génération.