Cirques : Paris s’engage pour une ville sans animaux sauvages

Publié le 14 décembre 2017 à 13:17 Aujourd'hui | 1148 vues

La Ville de Paris s’est engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques. Une décision adoptée à l’unanimité lors du conseil de la ville mercredi 13 décembre 2017.

Depuis plusieurs semaines, la question de la présence d’animaux sauvages dans les cirques est remise sur le tapis. Cela fait suite à la mort d’un tigre, abattu par son propriétaire dans le XVe arrondissement de Paris le 24 novembre dernier. Bien que les membres de la communauté du cirque affirment bien traiter leurs animaux, ce récent événement, qui en a choqué plus d’un, a remis en cause leur parole. Depuis, la Ville de Rennes a adopté un vœu qui prévoit de ne plus faire appel aux cirques avec des animaux sauvages. Cette proposition, initiée par le Parti de Gauche et les Écologistes, a été adoptée à la quasi-unanimité. Désormais, les défenseurs de la cause animale peuvent compter sur le soutien de la Ville de Paris dans leur combat.

Mercredi 13 décembre 2017, le Conseil de Paris a également voté un vœu, sans valeur juridique, dans lequel il affirme que Paris « non décisionnaire en la matière, s’engage pour une ville sans animaux sauvages dans les cirques, à une échéance à préciser avec l’État et les Circassiens ». Le but est de mettre la pression sur le gouvernement afin qu’une interdiction soit prise pour l’ensemble du territoire. Paris n’est pas la première ville française à prendre position sur le sujet. À ce jour, 67 villes, dont 18 de plus de 20 000 habitants, interdisent la venue de cirque avec animaux sauvages. Parmi elles, Ajaccio, Bastia, Tourcoing, Villeurbanne, Ivry-sur-Seine, Ronq ou encore Saint-Raphaël. Dans le monde, l’Allemagne, la Pologne, la Bulgarie, la Finlande, et plus récemment l’Italie et l’Irlande ont également interdit ce genre de cirque.

Pour appuyer le fait qu’il ne s’agit que d’un engagement et non d’une interdiction, l’adjointe à la Nature en ville Pénélope Komites a rappelé que les villes n’ont pas de compétence juridique en la matière. Cependant, la Fondation 30 millions d’amis explique sur son site Internet comment faire pour faire interdire les cirques dans une commune, que l’on soit maire ou conseiller municipal.

Une décision en demi-teinte

Bien qu’il ait félicité cette décision, le Groupe Écologistes de Paris (GEP) est quelque peu déçu. « Nous regrettons que l’exécutif n’ait pas eu le courage de prendre clairement position pour des cirques sans animaux sauvages sur son territoire », a déploré Jacques Boutault, maire écologiste du IIe arrondissement. Ayant entre autre remarqué une « prise de conscience grandissante de la question de la souffrance animale en général et de la question des animaux sauvages utilisés pour des numéros de cirque », le GEP avait donc proposé un « vœu relatif à l’abolition de la captivité et de l’exploitation des animaux sauvages et au soutien par la Ville de Paris de toutes les formes de cirques qui préservent la condition animale ». Autrement dit, les Verts de la mairie de Paris souhaitaient une interdiction pure et simple des cirques avec animaux sauvages. D’ailleurs, selon Jacques Boutault les « animaux sauvages dans les cirques ne sont pas bien traités. Ils sont exploités à des fins d’amusement et cela heurte de plus en plus de Parisiens ».

Une décision également en demi-teinte pour Yann Wehrling porte-parole et secrétaire général du MoDem. « Déçu du rejet de mon voeu, mais notre mobilisation a abouti à un compromis qui permet de cranter une avancée », a-t-il écrit sur son compte Facebook. « C’est une victoire qui n’est pas totale, mais à l’arrachée, cela reste une victoire », poursuit-il dans un autre post. Le parti avait lui aussi fait un vœu similaire à celui du GEP. « Évoquer la biodiversité sans cesse dans nos actions, se positionner partout, notamment au plan international comme une capitale en pointe sur l’écologie, et ne pas oser se prononcer sur la présence d’espèces en voie de disparition dans des cirques serait une incohérence incompréhensible et mettrait gravement à mal la sincérité de nos convictions », a fustigé Yann Wehrling sur son compte Facebook il y a trois jours.

Le 17 novembre dernier, 15 philosophes, scientifiques et historiens avaient signé une tribune dans Sciences et Avenir. Parmi les signataires, Marie-Claude Bomsel, docteure vétérinaire et professeure honoraire au muséum national d’histoire naturelle, Monique Bourdin, docteure vétérinaire comportementaliste à l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, Servane Hochet, docteure vétérinaire praticienne, ou encore Sophie Wyseur, docteure vétérinaire praticienne. S’appuyant notamment sur une déclaration du cirque Joseph Bouglione, une décision du Conseil de la ville de New York, ou encore sur le fait que de plus en plus de grands cirques américains ferment leurs portes, ils demandaient au Conseil de Paris d’interdire les cirques avec des spectacles utilisant les animaux. Ils ont également rappelé que « le 1er août dernier, le ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré : « Je ne suis pas favorable à la captivité des animaux, pas favorable à l’idée qu’on fasse du spectacle avec cette activité-là. »

 

Marie Bascoulergue

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