Un collectif de producteurs lance le label « Zéro Résidu de Pesticides »
Publié le 8 février 2018 à 14:27 Aujourd'hui | 2406 vues
Le collectif « Nouveaux Champs » a annoncé son lancement officiel le mercredi 7 février 2018. Celui-ci prévoit, grâce à un label, de développer le « Zéro Résidu de Pesticides » en France.
Fleurs, nourritures, cosmétiques, sapins de Noël, produits pour seniors et même églises, tout est sujet à être labellisé. Cette envie de certifier la qualité d’un service ou d’un produit est de plus en plus répandue. C’est dans l’agroalimentaire que les labels sont les plus nombreux. Label Rouge, AOC, AOP, IGP, STG, AB, Fairtrade : ce n’est pas ce qui manque. Une nouvelle certification va bientôt faire son apparition. C’est ce qu’a annoncé mercredi 7 février 2018, le collectif « Nouveaux Champs », fondé par sept entreprises de la filière agricole, lors du salon pour les fruits et les légumes frais Fruit Logistica qui se tient du 7 au 9 février à Berlin (Allemagne). À cette occasion, le collectif a annoncé la création d’une « marque label » visant à garantir aux consommateurs « Zéro Résidu de Pesticides » sur leurs fruits et légumes. Le but est d’éviter la « multiplication des « pseudos labels » et de « donner plus de puissance au « label » [traditionnel] dans le rayon Fruit & Légumes », explique Nouveaux Champs sur son site Internet.
Parmi les fondateurs on retrouve, Les Paysans de Rougeline (groupement de producteurs de fruits et légumes du sud de la France), Blue Whale (1er exportateur français de pommes), Océane (coopérative maraîchère de fruits et légumes frais nantais), Pom’Alliance (leader français de la collecte et du conditionnement de pommes de terre fraîche), Larrere (producteur de légumes dans les Landes), Fruits & Compagnie (entreprise de production de conditionnement et de commercialisation de fruits) et Limdor (groupement de producteurs de fruits et légumes). S’ajoutent à eux 11 entreprises adhérentes.
Pour l’heure, 11 variétés de légumes (tomates cerises, carottes, pommes de terre, concombres, mâche et jeunes pousses, oignons, ail, échalotes et cresson) et 12 variétés de fruits sont concernées (fraises, pommes, framboises, abricots, poires, mirabelles, pêches/nectarines, bananes, figues, melons, mini pastèques, kiwis). Dès 2018, 30 000 tonnes de fruits et légumes seront disponibles toute l’année. Vous pouvez consulter le calendrier de leur disponibilité ici.
Moins de 0,01 mg de pesticide par kilo
Concrètement, le logo de cette « marque label » est de forme ronde avec des écritures blanches sur un fond vert. Il sera apposé sur les fruits et légumes avec moins de 0,01 mg de pesticide par kilo. Une liste des substances actives recherchées est élaborée pour chaque variété de fruits et légumes, dont les analyses sont assurées par un laboratoire externe certifié COFRAC. En plus de ces analyses et pour garantir cette promesse de zéro résidu, les fruits et légumes sont soumis à « un cahier des charges accompagné d’un référentiel sur l’ensemble de la filière » et à « un contrôle externe ». Lors du salon à Berlin, les membres ont tenu à expliquer que le concept de « Zéro Résidu de Pesticides » n’a rien à voir avec le bio. Ici, les fruits et légumes peuvent pousser sur des substrats nutritifs, ce qui est interdit en agriculture biologique. Les fertilisants minéraux et les produits de bio-contrôle sont tolérés. En revanche, tout ce qui est chimique, comme le glyphosate ou les néonicotinoïdes, sont interdits.
Pour arriver à un tel projet, toutes les entreprises du collectif travaillent depuis plusieurs années sur « le développement de modèles agricoles durables, en phase avec les attentes sociétales » puisque « les consommateurs sont de plus en plus inquiets pour leur santé », a déclaré lors du salon Gilles Bertrandias, président du collectif. Afin d’assurer la qualité de leurs produits, les producteurs se sont engagés à prendre plusieurs pratiques agricoles engagées « autour d’une combinaison de moyens permettant de viser la promesse de résultat « Zéro Résidu de Pesticides ». Parmi elles « l’utilisation de variétés tolérantes ou résistantes », des « pratiques et conduites agronomiques particulières (rotations, cultures intermédiaires, désherbage mécanique…) », le recours à des « équipements de production adaptés (serres fermées, filets…) », la « gestion et l’enrichissement de la faune et la flore indigènes » et le recours aux pratiques de la « protection biologique intégrée, voire l’agriculture biologique ». Ils doivent également assurer une traçabilité totale de leurs parcelles. Cependant, « ponctuellement et en cas d’agression forte d’une maladie ou d’un ravageur, si les moyens de lutte alternatifs se révèlent insuffisants et mettent en danger la pérennité de la culture, le producteur peut être amené à sortir la parcelle du programme « Zéro Résidu de Pesticides » », précise le collectif.
Pourquoi encore et toujours un nouveau label privé alors qu’il existe une certification HVE bien plus intéressante en matière d’agro-écologie ?