Compagnies aériennes : qu’est-ce que la clause de « no show » ?
Publié le 12 décembre 2018 à 15:57 Aujourd'hui | 1668 vues
Plusieurs associations européennes de consommateurs ont lancé lundi 10 décembre 2018 des actions coordonnées pour dénoncer la clause de « no show » des compagnies aériennes. Mais qu’est-ce que c’est ? Explications.
Avant d’acheter un billet d’avion, il est essentiel de lire attentivement les conditions générales de vente. Et pour cause, les compagnies insèrent des clauses que l’on ne soupçonne pas comme celle de « no show », lorsque l’on prend un billet aller-retour ou avec correspondances. Si un passager ne prend pas son vol aller et ne prévient pas la compagnie, celle-ci peut automatiquement annuler son billet retour. Exemple : vous avez acheté un billet Paris – Londres – Paris, non échangeable, ni remboursable. Pour une raison ou une autre, vous n’avez pas pris le premier vol et vous décidez d’aller à Londres autrement. Si vous n’avez pas prévenu la compagnie, celle-ci peut alors brandir la clause de « no show ». Résultat : elle considère que le contrat avec vous est rompu et décide d’annuler votre billet retour. Vous vous retrouvez coincée à Londres, à devoir acheter un autre billet pour rentrer. Certaines compagnies ont la bonté de ne pas annuler le billet mais demande en revanche un supplément généralement très salé. Chez Air France, cette majoration va par exemple de 125 à 500 euros, précise Le Monde.
Une pratique bientôt interdite ?
Le « no show » a de quoi faire bondir. La pratique est d’ailleurs aujourd’hui dénoncée par plusieurs associations de consommateurs. « La clause de « no show » est tout simplement injuste », s’est indignée Monique Goyens, directrice générale du Bureau européen des consommateurs (BEUC), dans un communiqué publié lundi 10 décembre. D’autant plus qu’elle est « noyée dans les termes et conditions ». « Le passager a payé pour les billets et s’attend à pouvoir les utiliser. Vous pourriez avoir raté votre vol aller, ou avoir trouvé un meilleur moyen de vous rendre à un point B, il n’y a pas d’excuses pour les compagnies aériennes d’annuler le reste de votre billet », a-t-elle ajouté. Le BEUC, qui regroupe plusieurs associations de consommateurs, a envoyé une lettre à la Commission européenne pour lui demander d’interdire cette pratique. Deux organisations, aux Pays-Bas et en Grèce, ont annoncé un recours en justice contre la compagnie néerlandaise KLM, rapporte le BEUC. L’association de consommateurs Which ? a de son côté envoyé des courriers préalables à une action similaire pour demander à Air France, KLM, Swiss, Qatar, Emirates, British Airways, Virgin Atlantic, Flybe et Singapore Airlines d’arrêter de l’utiliser.