Cosmétiques : des conservateurs interdits dans plus de 140 produits
Publié le 27 octobre 2017 à 10:35 Aujourd'hui | 1120 vues
Salle de bains toxique. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé avoir retiré du marché plus de 140 références de produits cosmétiques contenant des substances prohibées.
En juin dernier, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonçait la présence sur le marché de 23 produits cosmétiques contenant deux conservateurs interdits : de la methylisothiazolinone (MIT), prohibée depuis le 12 février 2017, et de l’isobutylparaben, interdit depuis le 30 juillet 2015. Suite à ces révélations, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait annoncé renforcer ses contrôles et mener une enquête ciblée pour rechercher la présence de ces substances très allergisantes dans les cosmétiques.
Les résultats, publiés jeudi 26 octobre, sont inquiétants : plus de 140 références contenant les conservateurs interdits ont été découvertes. « Ces produits ont fait l’objet d’une prescription de retrait immédiat », indique la DGCCRF, précisant que « les enquêteurs ont également recherché les responsabilités des différents acteurs de la chaîne de distribution de ces produits (fabricants, distributeurs, …) ». La Répression des fraudes n’indique pas les références incriminées.
Deux fabricants épinglés
Au cours de ses investigations, la DGCCRF a observé que de « nombreux lots » portaient d’anciennes étiquettes mentionnant la présence de substances interdites « alors même que les produits avaient été reformulés et n’en contenaient plus ». En revanche, d’autres produits contenaient bel et bien des conservateurs prohibés. Concernant ces derniers, les fabricants ont soit ignoré la réglementation ou soit essayé d’écouler leur stock jusqu’à l’entrée en vigueur de l’interdiction. « Deux fabricants ont même poursuivi l’utilisation et la commercialisation de ces conservateurs interdits dans la formulation de leurs produits cosmétiques. Des procès-verbaux d’infraction seront transmis prochainement à la justice », détaille la Répression des fraudes. Certains distributeurs avaient quant à eux « une connaissance parfois limitée de la réglementation applicable aux produits cosmétiques ». Des avertissements ont ainsi été émis. Il s’agit pour la plupart de gérants de commerces de type « bazar ».
« Au vu des résultats obtenus, et du nombre particulièrement important de références contenant des substances interdites retrouvées dans les rayonnages, la DGCCRF maintient une vigilance renforcée sur ces sujets », a-t-elle indiqué dans son communiqué, indiquant qu’elle fera le point « plus globalement », au début de l’année prochaine.
Une appli pour détecter les ingrédients potentiellement nocifs
Les résultats de l’enquête menée par la DGCCRF ne sont guère rassurants pour les consommateurs. Pour connaître la composition de vos produits préférés, sachez qu’il existe une application. Baptisée Clean Beauty et développée par le laboratoire français Officinea, celle-ci identifie les ingrédients controversés dans les produits comme les perturbateurs endocriniens, les allergènes ou les nanomatériaux. L’application, gratuite et disponible sur Android et iOS, est simple d’utilisation. Il suffit de prendre en photo la liste des ingrédients présente sur l’emballage ou sur le tube de votre produit. Elle analysera ensuite la composition.
