Dauphins : France Nature Environnement dénonce un « massacre »
Publié le 7 mars 2018 à 15:25 Aujourd'hui | 1246 vues
France Nature Environnement dénonce le massacre des dauphins sur les côtes françaises ainsi que la « passivité de l’État français face à ce fléau ».
Les dauphins font partie des mammifères marins protégés en France, selon un arrêté pris en 2011. Malheureusement, ils sont de plus en plus menacés. Ces animaux marins sont bien souvent les victimes malheureuses de la pêche au chalut pélagique. Selon la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement France Nature Environnement (FNE), 300 petits cétacés ont échoué sur la façade Atlantique, dont 80% de dauphins communs. Pire encore, depuis le début de l’hiver, « environ 4 000 dauphins communs sont morts en mer à cause de la pêche dans le golfe de Gascogne, dont 800 échoués ». Selon Pelagis, un observatoire qui rassemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins, « 90% des dauphins échoués portaient des marques de pêche, traces de filets, trous de gaffes et mutilations pour sortir les dauphins des filets où ils ont été emprisonnés ».
C’est dans ce contexte que France Nature Environnement a décidé d’alerter l’opinion publique sur le « massacre de dauphins sur les côtes françaises » et la « passivité de l’État face à ce fléau ». « L’ampleur de cette mortalité des dauphins due aux captures dans des engins de pêche est extrêmement inquiétante. Il dépasse le seuil de 1,7% de mortalité d’une population d’environ 180 000 dauphins communs vivant près du talus continental, engageant à terme la disparition de cette population », explique Denez L’Hostis, président d’honneur de France Nature Environnement, cité dans un communiqué. Selon lui, « la responsabilité principale revient aux chalutiers pélagiques utilisant des filets traînés par un ou deux bateaux. Ils remontent à la surface les bars mais aussi des dauphins qui chassent les petites espèces de poissons dont se nourrissent les bars. Cette pêche intervient de plus sur des zones de reproduction du bar, un non-sens écologique ». À l’AFP, Denez L’Hostis a d’ailleurs réaffirmé que si rien n’est fait, « on risque la disparition de cette population ».
Plusieurs demandes pour limiter ce « massacre »
Pour lutter contre ce fléau, France Nature Environnement demande de faire interdire la pêche au chalut en bœuf et au chalut pélagique lors de la reproduction du bar et de mettre en place un programme de recherche sur l’utilisation des systèmes d’effarouchement pour la pêche pélagique. Le but est de diminuer la mortalité en éloignant les cétacés des bateaux de pêche. Les systèmes d’effarouchement acoustique (Pingers) pour la pêche pélagique devront également faire l’objet d’évaluation grâce à la présence renforcée de cétologues à bord des bateaux. FNE envisage également de prendre des mesures juridiques et de contrôle en mer afin de respecter le règlement européen 812/2004. France Nature Environnement rappelle ainsi que « l’article 6 stipule que les États membres doivent adresser chaque année à la Commission Européenne un rapport annuel complet sur la mortalité des cétacés dont les dauphins, ce que la France ne fait pas ». C’est pourquoi, FNE compte saisir les autorités communautaires pour « non-respect des règlements européens ».
Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent en faveur de la protection des dauphins. Le 27 février dernier, l’ONG Sea Shepherd a lancé l’opération « Dolphin ByCatch » afin d’alerter l’opinion publique sur le sort des dauphins au large des côtes de Charente-Maritime et de Vendée. Durant un mois, les navires de l’ONG vont ainsi patrouiller le long des côtes afin que l’État français fasse « interdire la pêche au chalut sur les zones frayères du bar » et mette « en place une meilleure surveillance des pêcheries et empêcher la vente de poissons juvéniles ».
Massacre de dauphins sur les côtes françaises : l’État français spectateur passif. https://t.co/JSpTgOXdlZ #DéfendsTaMer
— France Nature Env.. (@FNEasso) 6 mars 2018
