Épilepsie : un cerveau virtuel pour mieux soigner la maladie
Publié le 2 août 2016 à 11:50 Aujourd'hui | 965 vues
Des chercheurs se sont penchés sur la modélisation numérique pour traiter le cas de l’épilepsie. Ils ont créé un cerveau virtuel personnalisable pour chaque patient. Une avancée qui permettrait d’offrir des solutions adaptées à chacun.
Savez-vous qu’1% de la population mondiale souffre d’épilepsie? Même si peu de personnes sont atteintes, cette maladie n’en est pas moins grave. Elle se caractérise par un dysfonctionnement du cerveau qui se traduit par des décharges de neurones. Ces surcharges électriques se propagent à travers la totalité ou une partie du cortex cérébral : c’est la crise d’épilepsie. Cette pathologie se manifeste différemment chez chaque patient, pendant de longs mois voire de longues années, c’est pour cette raison que chacun doit être traité individuellement.
Pour l’heure, l’électroencéphalogramme et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont les seuls moyens de détecter l’origine du trouble. Mais ils sont peu efficaces car 50% des malades ne présentent pas d’anomalies visibles à l’IRM. Alors, pour mieux comprendre le fonctionnement de l’épilepsie, des chercheurs français du CNRS, de l’Inserm, d’Aix-Marseille Université et de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont mis au point un cerveau virtuel personnalisé, qu’ils ont présenté dans la revue Neuroimage.
Le but de cette modélisation numérique est de comprendre l’évolution de la maladie chez chaque patient et, à terme, de proposer des solutions thérapeutiques adaptées à chacun ( gestes chirurgicaux, test de médicaments).
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— Inserm (@Inserm) July 29, 2016
Un cerveau virtuel pour chaque patient
Les scientifiques ont d’abord créé un modèle de base puis ont ajouté les informations d’une femme de 41 ans atteinte d’épilepsie temporale (forme la plus courante). Ils ont renseigné des données plus précises telles que l’organisation des régions du cerveau de la patiente ou encore les zones de connexions entre ces régions. Ils ont ensuite testé sur ce cerveau virtuel des modèles mathématiques engendrant une activité cérébrale.
Les chercheurs ont ainsi pu reproduire le lieu où naissent les crises d’épilepsie ainsi que leur mode de propagation. « Ce cerveau a donc une véritable valeur de prédiction du fonctionnement des crises pour chaque patient, ce qui offre un diagnostic beaucoup plus précis. », indique l’Inserm dans un communiqué.
Des essais cliniques sont en cours, afin de démontrer la pertinence de leur découverte. Par ailleurs, cette technologie est à l’essai sur d’autres pathologies comme l’AVC, l’Alzheimer, la sclérose en plaques ou encore les maladies neuro-dégénératives.