Étiquetage nutritionnel : quatre systèmes expérimentés

Publié le 26 septembre 2016 à 18:54 Aujourd'hui

Annoncés en mai dernier, quatre systèmes d’étiquetage nutritionnel sont, depuis ce lundi 26 septembre, testés dans 60 magasins de l’Hexagone. Un dispositif qui a pour objectif de lutter contre l’obésité et le surpoids.

Dans certaines grandes surfaces, il est désormais possible de savoir si un produit est bon pour la santé ou non. À partir de ce lundi 26 septembre, quatre nouveaux systèmes d’étiquetage nutritionnel vont être testés pendant 10 semaines dans 60 magasins des enseignes Casino, Carrefour Market et Simply Market d’Île-de-France, de Normandie, des Hauts-de-France et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Au total, plus de 2 millions d’étiquettes seront ainsi collées sur 1.300 produits dans les rayons traiteur, conserves, pains et viennoiseries industrielles. Vingt supermarchés, exempts de logos, serviront de magasins témoins.

Cette expérimentation orientera les consommateurs sur leur choix nutritionnel. L’objectif de cette initiative est de lutter contre le surpoids qui touche un tiers des Français. « Évidemment, il ne s’agit pas de choisir entre un yaourt et une pizza, mais entre deux yaourts, entre deux pizzas : lequel est le meilleur pour ma santé ? L’équilibre nutritionnel, ce n’est pas seulement faire attention à sa ligne, c’est d’abord faire attention à sa santé », avait indiqué Marisol Touraine, en mai dernier.

Quatre logos en compétition

L’étiquetage se voudra plus simple et surtout plus compréhensible par tous. Car si les produits contiennent un descriptif des valeurs nutritionnelles, celui-ci n’est pas toujours bien lisible. Quatre systèmes sont donc en concurrence :

Le « Nutri-score » proposé par le Pr Serge Hercberg, qui préside le Plan national nutrition santé (PNNS), et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il est composé de code couleurs en 5 catégories (A, B, C, D, E) élaborées en fonction des teneurs en nutriments de base (protéines, glucides, sucres ou lipides). Les couleurs vont du vert (A) au rouge (E). Un produit étiqueté E signifiera que la teneur en sel, en gras ou en sucre est trop élevée. Le logo Nutri-score est d’ailleurs celui défendu par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).

Le « Sens », élaboré par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Ce dernier indique la fréquence souhaitable de consommation à partir des teneurs en nutriments de base via des triangles de couleur (du vert au violet). Ils indiquent si l’aliment en question peut être consommé « très souvent », « souvent », « régulièrement en petite quantité », « modérément » ou « occasionnellement ou en petite quantité ».

Le Nutri-couleurs qui existe déjà au Royaume-Uni. Celui-ci permet, à partir d’une échelle à trois couleurs, de visualiser (en % et en valeur), la contribution de l’aliment par rapport aux besoins en énergie, matières grasses, sucre, sel et acides gras saturés.

Enfin, le Nutri-repère, conçu par l’industrie agroalimentaire. Il améliore le système des repères nutritionnels journaliers (RNJ). Il donne les mêmes informations que le Nutri-couleurs mais sans code couleurs.

À l’issue de ces 10 semaines d’expérimentation, un seul étiquetage sera choisi. Les tickets de caisse seront d’ailleurs scrutés pour savoir si les différents logos influencent la consommation des clients.

Un test qui fait déjà polémique

Ce dispositif est certes une bonne initiative mais fait tout de même couler beaucoup d’encre, car plusieurs chercheurs dénoncent le manque d’impartialité du comité mis en place pour évaluer les quatre systèmes. Ce comité de pilotage est co-présidé par Benoît Vallet et Christian Babusiaux, président du Fonds français pour l’alimentation et la santé (FFSA), un organisme financé par… l’industrie agroalimentaire. De plus, le système sera facultatif car la réglementation européenne ne permet pas de le rendre obligatoire. Autre point de contestation : certains produits comme les céréales ne sont pas concernés et aucun des quatre logos testés ne prend en compte les substances chimiques contenues dans les aliments. « Pour juger de la bonne qualité nutritionnelle d’un aliment, il faudrait que la présence d’additifs chimiques soit prise en compte », indique la nutritionniste Angélique Houlbert à 20 minutes.

Voici les quatre logo en lice : 

Nutri-score :

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Le Sens :

sens-logo

Le Nutri-repère :

nutri_repere

 

 

 

 

 

 

 

Le Nutri-couleurs :

nutri-couleurs

 

 

 

 

 

 

Marine VAUTRIN

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