La colocation intergénérationnelle
Publié le 8 décembre 2014 à 14:08 | 65 vues
1. À SAVOIR
La colocation intergénérationnelle permet à des jeunes de se loger à petit prix en compagnie de seniors à la recherche de contact social ou ayant besoin d’un complément de revenus. En contrepartie, l’occupant (étudiant, stagiaire, jeune travailleur) doit rendre quelques services à son aîné, comme s’occuper des courses ou changer une ampoule. Plusieurs formules sont possibles :
1. La location à loyer classique
Le locataire paie un loyer le temps de la cohabitation et est complètement indépendant. Les deux parties s’engagent néanmoins à se respecter mutuellement et à veiller l’un sur l’autre.
2. La location à loyer modéré
Le prix du loyer est souvent moins élevé que dans la situation n°1. Le jeune organise son temps libre comme il l’entend mais doit aider l’accueillant pour certaines tâches (faire un peu le ménage, relever le courrier, fermer les volets, etc.).
3. La chambre gratuite
L’idée d’entraide est au cœur de l’échange. L’occupant est tenu de tenir compagnie à son hôte le soir et de lui donner un coup de main au quotidien. La plupart du temps, il peut s’absenter un soir par semaine et un ou deux week-ends dans le mois.
Colocation intergénérationnelle : la convention d’hébergement fixe les règles
La période de temps libre est négociable. Il faut simplement que l’occupant trouve un terrain d’entente avec le senior. Par exemple, il peut exceptionnellement s’absenter un soir de plus, à condition de prévenir l’accueillant et de l’avertir de son heure de retour pour éviter qu’il ne s’inquiète.
Quelle que soit la formule choisie, une convention d’hébergement ou d’occupation doit être signée entre les deux parties. Elle permet de bien cadrer la cohabitation en indiquant la durée de la colocation, l’aide apportée par le jeune, le matériel mis à disposition par le senior, les droits et les devoirs de chacun, etc.
Colocation intergénérationnelle : à la recherche d’une compatibilité
Les cohabitations intergénérationnelles sont organisées par des associations spécialisées. Il en existe des dizaines aujourd’hui dans la plupart des grandes villes de France. Si un jeune est intéressé par une colocation avec une personne âgée et qu’il répond aux critères requis (âge, statut, etc.), il peut envoyer sa candidature à l’organisme de son choix. Un chèque (souvent une dizaine d’euros) lui est demandé pour couvrir les frais de dossier.
Si l’association juge la demande recevable, elle reçoit le candidat pour mieux le cerner, comprendre les raisons de son choix, évaluer sa motivation et l’informer sur les avantages et les contraintes de la cohabitation intergénérationnelle. Si tout se passe bien, la candidature est ensuite transmise à un ou plusieurs seniors de l’association, qui étudieront la demande avec l’aide de l’organisme.
De son côté, un senior intéressé par le concept (propriétaire ou locataire) doit lui aussi envoyer une candidature à une association. Si validation, un entretien est organisé pour vérifier l’état du logement, la présence d’une chambre à part pour l’occupant (plus de 10 m², avec un lit et des rangements), les attentes de la personne, ses besoins, etc. Le senior doit régler les frais de dossier et de visite (généralement entre 30 et 50 euros).
Lorsqu’il y a une compatibilité potentielle entre deux personnes, le jeune va rendre visite à la personne âgée en compagnie d’un membre de l’association. Si l’entente est bonne, les deux parties discutent des modalités et de la formule à mettre en place. L’association s’occupe de l’état des lieux.
Habituellement, le contrat court jusqu’à la fin du mois de juin et est renouvelable une fois à partir de septembre (année scolaire). Le préavis est généralement d’un mois, pour l’étudiant comme pour le senior.
– Note pour les jeunes – Il y a souvent plus de candidats que de chambres disponibles. L’attente peut dont être assez longue. Mieux vaut prévoir une solution de repli.
2. QUESTIONS FREQUENTES
1 – Qui dois-je contacter pour trouver une colocation intergénérationnelle ?
Pour savoir quelles sont les associations qui proposent des logements intergénérationnelles, contactez la mairie de votre commune.
Exemple – En Île-de-France, il existe trois associations reconnues, respectant les modalités décrites dans la Charte de la cohabitation intergénérationnelle de la ville de Paris, signée en 2010. Il s’agit du PariSolidaire IDF, de Logement intergénération et d’Ensemble 2 générations. Cette dernière œuvre aussi sur différentes villes de province, comme Nancy, Lyon, Nice, Cannes, Rennes, Nantes et Amiens.
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2 – Existe-t-il une durée minimum et maximum de cohabitation ?
La colocation classique (loyer à payer) doit généralement durer au moins deux mois. Lorsqu’il s’agit d’une cohabitation gratuite contre présence, la durée minimum correspond à une année universitaire. Il peut éventuellement y avoir un renouvellement une fois, sur demande du senior.
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3 – La cohabitation s’arrête-t-elle forcément pendant l’été ?
Dans la plupart des cas, la cohabitation prend fin à la fin du mois de juin. Mais si les deux parties sont d’accord, l’occupant peut rester pendant tout l’été dans le logement si le senior est chez lui au cours de cette période. Un contrat de deux ou trois mois est alors établi sous forme de location payante ou de cohabitation contre présence.
Le senior peut aussi trouver au jeune un logement chez une autre personne âgée pendant les mois d’été.
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4 – Le jeune doit-il prendre une assurance ?
L’occupant doit présenter une attestation d’assurance responsabilité civile et multirisques habitation avant de s’installer dans le logement (incendie, dégât des eaux).
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5 – En cas de location à loyer modéré, une aide de la Caf est-elle possible ?
Sous certaines conditions, la Caisse d’allocation familiale (Caf) peut verser tous les mois un peu d’argent au locataire pour l’aider à payer son loyer et ce, même s’il s’agit d’une location à loyer modéré. Pour qu’il puisse la percevoir, le senior doit simplement remplir le formulaire de la Caf présenté par le jeune.
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6 – L’occupant doit-il avoir accès à toutes les pièces du logement ?
Le senior doit mettre à disposition de l’occupant une chambre à part mais aussi lui permettre d’accéder aux sanitaires s’ils sont communs, à la cuisine (une partie des placards et du réfrigérateur lui est réservée) et au salon pour encourager les échanges entre l’accueillant et le jeune. Pour le reste de l’appartement ou de la maison, c’est au senior de fixer les règles.
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7 – Quels genres de services peut demander le senior ?
L’occupant peut aider l’accueillant en réalisant des petits services, comme faire les courses, débarrasser la table, sortir les poubelles, etc. Il n’est pas contraint, en revanche, d’effectuer un travail (réparation d’une table, lavage à la main…) et ne doit pas faire la toilette de son hôte ou tout autre service à la personne. Il ne doit en aucun cas remplacer un auxiliaire de vie. L’accueillant doit avoir conscience que le jeune – souvent étudiant – a besoin de se garder du temps pour revoir ses cours, faire ses devoirs ou écrire son mémoire.
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8 – Que se passe-t-il si l’occupant ne respecte pas ses engagements ?
Il peut arriver que l’occupant refuse d’aider l’accueillant ou qu’il s’absente un peu trop souvent. Si, après discussion, son comportement ne s’améliore pas, le senior peut en avertir l’association qui a mis en place la cohabitation. Cette dernière contacte le jeune pour lui exposer le problème et lui demander de changer son attitude. En cas de non amélioration, il doit quitter les lieux en respectant le préavis imposé (huit jours avec l’association Ensemble 2 générations dans cette situation).
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9 – Le jeune peut-il recevoir des amis ?
L’occupant peut recevoir un ou plusieurs amis mais il doit, au préalable, demander l’accord de l’accueillant. Il est préférable que les visites se fassent en journée. Quant à l’organisation de fête avec une dizaine de personnes (ou plus), mieux vaut éviter.
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10 – Que faire s’il n’y a pas internet mais que l’occupant en a besoin ?
Si le jeune a besoin d’une connexion internet, c’est à lui de faire les démarches et de payer l’abonnement, après avoir demandé l’autorisation à l’accueillant. Il peut aussi trouver un arrangement avec le senior, si, par exemple, il envisage de se connecter lui aussi ou d’être initié à l’informatique.
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11 – Comment s’organiser en cas d’absence prolongé du senior ?
La colocation intergénérationnelle se base sur la confiance. Si le senior s’absente pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, le jeune doit prendre soin du logement pendant cette période.
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12 – Et si le senior décède ou doit partir en maison de retraite ?
Malheureusement, un contrat peut être rompu à la suite du décès de l’accueillant ou de son départ en maison de retraite. Quelle que soit la situation, l’occupant dispose d’un mois de préavis pour quitter les lieux et parfois d’un peu plus. S’il entretient de bonnes relations avec la famille du senior, il arrive parfois qu’elle lui propose de rester un peu plus longtemps.
De son côté, l’association cherche un nouveau logement pour le jeune mais elle ne peut pas lui garantir un retour positif.