Monoprix, Carrefour : quelle enseigne utilise le moins de pesticides ?

Publié le 5 juin 2018 à 16:12 Aujourd'hui | 2319 vues

L’ONG Greenpeace a publié les résultats de sa quatrième « course zéro pesticide ». Celle-ci oppose des marques de la grande distribution telles que Carrefour, Leclerc ou Monoprix dans le but d’encourager leur transition écologique.

Les pesticides sont les symboles d’une agriculture industrielle qui détruit « la terre, l’eau, l’air, les pollinisateurs » et nuit gravement à notre santé selon un rapport de l’ONG Greenpeace publié en 2016. « En France, 75.000 tonnes de pesticides sont produites en moyenne tous les ans » ce qui en fait le deuxième marché européen et l’un des principaux consommateurs de pesticides dans le monde. Les pommes et les pommes de terre sont les fruits et légumes les plus produits et les plus consommés en France, mais aussi parmi les plus traités avec des pesticides. Dans le cadre de la transition écologique du pays, les entreprises françaises se tournent toutefois vers des méthodes alternatives, comme celles de l’agriculture biologique. Pour encourager les grands distributeurs dans leur transition, l’ONG Greenpeace a lancé en 2014 la « course zéro pesticide ». Depuis quatre ans, les enseignes sont classées selon « leurs efforts pour éliminer les pesticides des fruits et légumes présents sur leurs étals ». Concrètement, elles doivent « éliminer en priorité les pesticides les plus dangereux (pour les abeilles et la santé humaine) dans la production des pommes et des pommes de terre, soutenir les agriculteur-rices qui s’engagent à produire sans pesticides et être transparentes vis-à-vis des consommateurs-rices sur le recours aux pesticides dans la production de notre alimentation ». Cette année, l’ONG environnementale a même interviewé les agriculteurs et les agricultrices qui fournissent les enseignes sur le terrain.

Carrefour et Monoprix en tête de course

L’enquête révèle trois tendances de la grande distribution. Ainsi, « une partie des enseignes fait de réels efforts pour réduire drastiquement l’usage des pesticides jusque dans les champs. Notamment Carrefour et Monoprix qui adoptent une approche agroécologique tournée vers l’amélioration des pratiques agricoles de leurs agriculteurs et agricultrices ». D’autre part, « Intermarché vise lui à engager une bonne partie de ses volumes vers la certification “Haute Valeur Environnementale” (HVE) du Ministère de l’Agriculture dont le niveau d’exigences assure une baisse importante de l’usage des pesticides ». Ce dernier s’est même engagé à réduire de 50% l’usage des pesticides et à supprimer les substances actives les plus dangereuses. Une ambition qui lui a valu de monter d’une marche dans le classement.

Quant à E. Leclerc et Système U, ils cultivent « l’ambiguïté en promouvant les deux précédentes approches. D’un côté, ils s’engagent dans des démarches visant une réduction réelle des pesticides, que ce soit à travers la certification “Haute Valeur Environnementale” (HVE) pour E. Leclerc, ou à travers un important travail d’identification et de caractérisation des molécules les plus dangereuses pour la santé humaine et l’environnement (Système U). Mais de l’autre, soit ils se tournent également vers des objectifs de “Zéro résidu de pesticides” (Système U), soit ils n’excluent pas de s’engager prochainement dans la voie de la suppression des résidus de pesticides (E. Leclerc) ».

Auchan et Casino ferment la marche

Au contraire, « Auchan et Casino se tournent vers une autre démarche appelée « Zéro résidu de pesticide » ». Mais cette approche n’est pas forcément viable. Selon Ingrid Aymes, chargée de projet chez Greenpeace France, « un produit alimentaire ne présentant plus de traces de pesticides ne garantit pas une réelle baisse de l’usage des pesticides par les agriculteurs et agricultrices ».

L’ONG relève finalement que les distributeurs ne soutiennent pas assez leurs agriculteurs et agricultrices. En effet, « changer ses pratiques agricoles et utiliser moins de pesticides nécessite des efforts financiers et une prise de risques qui ne doivent pas être assumés uniquement par les agriculteurs et agricultrices mais soutenus par la grande distribution » selon Greenpeace. Mais pour Ingrid Aymes aujourd’hui, « le soutien des grandes enseignes aux producteurs reste aujourd’hui un pur exercice de communication ».

Le classement de Greenpeace est visible ci-dessous :

Claire Lebrun

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