Isolation : les Français connaissent peu les aides auxquelles ils ont droit

Publié le 13 novembre 2017 à 18:43 Aujourd'hui | 1610 vues

En France, la sensation de froid au sein de son foyer est monnaie courante. Pourtant, mieux isoler son logement permettrait de réduire la facture énergétique et d’avoir plus chaud. Ces travaux sont peu effectués à cause d’une mauvaise connaissance des aides pouvant être allouées aux particuliers, estime monexpert-renovation-energie.fr dans sa dernière étude. 

En cette période où les températures ne cessent de chuter, 44% de la population a froid (59% pour les Franciliens) dans son logement malgré l’utilisation du chauffage, contre 56% en janvier 2016. C’est ce que révèle le dernier baromètre réalisé par OpinionWay pour monexpert-renovation-energie.fr. En cause : près de 55% des logements sont considérés comme « passoires énergétiques », soit un peu plus de 15 millions. Ces derniers, construits avant 1974, ne respectent pas les normes énergétiques en vigueur et consomment beaucoup d’énergie, ce qui fait vite grimper le montant de la facture.

Face à cette sensation de froid, rares sont ceux à augmenter leur chauffage. Au contraire, huit Français sur 10 préfèrent renoncer à leur confort afin de faire des économies. Concrètement, 71% des Français diminuent le thermostat et 67% retardent la mise en route de leur radiateur. Pire encore, 37% coupent leur chauffage. Ce comportement est très répandu chez les plus précaires (57%). Pour enrayer ce fléau, une seule solution existe : faire des travaux. Le principe même n’est pas ce qui dérange les Français. Effectuer des travaux de rénovation énergétique est plutôt bien vu par les particuliers puisque 94% d’entre eux estiment que cela permet d’améliorer le confort de leur habitation. 90% évoquent les économies sur la facture d’énergie et 85% trouvent cela écologique. Ce qui les freine ? Le prix avant tout. Près d’un Français sur trois (29%) estime ne pas être en mesure d’accorder un budget à ce type de travaux, soit 13 points de plus qu’en 2016 (16%). Pourtant, l’État accorde de nombreuses aides.

CITE, chèque énergie, TVA à taux réduit

Parmi elles : le Crédit d’impôt pour la Transition énergétique (CITE). Ce dernier, reconduit l’an prochain, comprendra cependant quelques modifications concernant les dépenses de portes, volets et fenêtres. À compter du 1er janvier et jusqu’au 30 juin 2018, le taux sera désormais de 15%. À noter toutefois que le CITE sur les portes, volets et fenêtres disparaîtra le 1er juillet. En 2019, le CITE se transformera en prime versée dès la fin des travaux pour les ménages les plus modestes et s’élargira également aux dépenses d’audit et d’accompagnement. Il existe également la TVA à taux réduit (5,5%), l’éco-prêt à taux zéro (éco PTZ) ou encore le chèque énergie qui sera généralisé à toute la France en 2018. Il connaîtra une revalorisation la même année ainsi qu’en 2019 pour atteindre 150 puis 200 euros annuels en moyenne. Le programme « Habiter Mieux » de l’ANAH, quant à lui, intervient en faveur des personnes les plus précaires. Certaines aides sont aussi allouées par les communes, collectivités voire par les départements ou les régions.

Faute de connaissances sur le sujet, beaucoup renoncent ainsi à faire des travaux. Selon le baromètre monexpert-renovation-energie.fr, 67% des Français sous-estiment la prise en charge réelle de l’État et 13% pensent même qu’il n’est d’aucune aide. Ils sont seulement 3% à connaître la véritable implication de l’État en matière de travaux d’isolation. Ce phénomène est très présent chez les ouvriers. Pourtant, ils sont plus souvent amenés à travailler en usine ou dans le bâtiment et donc sujets à connaître tous ces rouages. Cette méconnaissance des aides de l’État est d’ailleurs un frein à l’élaboration de travaux. 42% des Français seraient davantage tentés à rénover leur logement s’ils avaient eu connaissance de ces aides (52% dans les Hauts-de-France). Plus d’un tiers des personnes interrogées aimeraient également pouvoir faire une estimation des coûts et des gains énergétiques avant les travaux (35%) ainsi que des démarches administratives simplifiées (33%).

Une envie de travaux malgré tout

Même s’ils ne franchissent que rarement le pas, 49% des personnes interrogées estiment qu’il est nécessaire de faire des travaux dans leur logement. Ce taux, variable en fonction des régions et des catégories de personnes, grimpe jusqu’à 57% dans le Centre-Val de Loire et jusqu’à 74% chez les plus précaires. En revanche, lorsque les Français décident de réaliser des travaux, ils se concentrent en majorité sur le changement de fenêtres (55%). Dans les faits, 40% ont déjà changé les leurs et 15% envisagent de le faire. Paradoxalement, ce type de travaux est cher et ne permet pas de faire de grosses économies d’énergie. Selon la Direction générale du Trésor (rapport de mars 2017), pour économiser 1 MWh, il faut dépenser 15,1 euros en isolation du sol ou 16,7 euros pour les combles contre 946 euros pour les vitrages. D’ailleurs, l’isolation des combles est intéressante pour près d’un Français sur deux, suivi de près par le changement du système de chauffage (43%) et l’isolation des murs (42%).

Marie Bascoulergue

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