Jouets en plastique : les substituts de phtalates sans danger ?

Publié le 4 octobre 2016 à 11:52 Aujourd'hui

Les tout-petits ont tendance à mordiller ou sucer leurs jouets en plastique. Mais les substituts de phtalates présents dans ces objets sont-ils dangereux pour leur santé ? Non, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un avis publié lundi 3 octobre.

Les enfants de moins de trois ans portent tout à leur bouche, notamment leurs jouets qui sont essentiellement faits en matière plastique. Le polychlorure de vinyle (PVC) représente l’une des matières plastiques les plus utilisées dans les jouets et les plastifiants les plus utilisés dans le PVC sont les phtalates. « L’exposition à de multiples substances chimiques présentes dans des produits de consommation, pendant les périodes critiques du développement de l’enfant (période périnatale, petite enfance), est évoquée parmi les hypothèses qui permettraient d’expliquer l’augmentation de l’incidence de certaines pathologies, telles que l’obésité, les troubles neuro-développementaux, des effets sur l’appareil reproducteur », note l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et du travail (Anses).

Suite à l’interdiction de certains phtalates toxiques utilisés dans les jouets, les industriels se sont tournés vers des substituts. L’Anses s’est ainsi autosaisie pour évaluer les risques sanitaires liés à ces derniers. Elle s’est penchée sur un échantillon de 31 jouets et d’équipements pour enfants comme les jeux de construction, les poupées, les bavoirs, les anneaux de dentition ou encore les sucettes. Elle s’est concentrée sur cinq substituts (ATBC, DINCH, DEHTP, TXIB, DOIP) retrouvés dans les objets examinés. Elle n’a pas pris en compte l’ingestion d’une partie du jouet mais étudié la migration de ces substances dans un simulant de salive.

Le DOIP n’a pas pu être évalué

Les résultats, publiés dans son avis, sont plutôt rassurants. « L’Agence ne met pas en évidence de risque pour la santé des enfants pour quatre des substances étudiées qui sont des substituts de phtalates (DINCH, DEHTP, ATNB et TXIB) », indique-t-elle dans son avis publié lundi 3 octobre. En revanche pour le DOIP, « l’évaluation de risque n’a pas pu être conduite par manque de données disponibles ». Elle recommande ainsi « de ne pas l’utiliser dans les jouets et équipements en matière plastique, sans avoir au préalable acquis des connaissances sur sa toxicité ».

L’Anses demande « qu’une évaluation des risques soit conduite systématiquement, préalablement à leur mise sur le marché, pour toute substance nouvelle entrant dans la composition des plastiques utilisés dans les jouets et équipements destinés aux enfants ».

L’expertise n’a pas pris en compte l’ensemble des autres sources potentielles d’exposition (objets, air, poussières, alimentation). L’Anses indique qu’elle effectuera une prochaine évaluation des risques sanitaires cumulés « liés à l’exposition à certains phtalates, en prenant en compte plusieurs voies d’exposition, dans son programme de travail sur les perturbateurs endocriniens. »

Justine Dupuy

  1. Bonjour, L’article date de 2016, qu’en est-il en 2021? Et peut-on demander aux fabricants de jouets français, notamment les fabricants de poupons/poupées de signaler l’absence de phtalates dans leurs produits? D’autre part quelles sont les substances parfumant au goût-vanille ces poupées, sachant que ce parfum attire les enfants et qu’il n’est peut-être pas indispensable?
    Merci pour les réponses

  2. bonjour,
    Y-a-t-il eu une nouvelle étude et quelles en sont les conclusions? Actuellement, comment peut-on savoir que les jouets achetés sont « sans phtalates » à risques sanitaires??? Faut-il conclure que le produit comporte des phtalates si la mention « sans » n’apparaît pas!!!

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