Les eaux de surface contaminées par les perturbateurs endocriniens

Publié le 16 avril 2019 à 16:53 Aujourd'hui | 433 vues

Une ONG met en évidence la pollution aux perturbateurs endocriniens des eaux de surface de France en compilant des millions de données des agences de l’eau départementale.   

On se doutait bien que les cours d’eau français ne pouvaient avoir échappé aux divers produits notamment issus du secteur agricole mais peut-être pas à ce point. Ce sont en effet 232 substances actives de pesticides et de perturbateurs endocriniens, recensées par l’association Générations Futures, qui seraient présentes dans nos cours d’eau. L’ONG s’est appuyée sur des données difficilement traitables datant de 2015 de la base Naïades qui regroupe elle-même les résultats d’analyse des agences de l’eau, « plus de 3 millions » selon François Veillerette, un travail long et fastidieux.
Outre cette base de données, la liste de référence des perturbateurs endocriniens se trouve être la base Tedx où sont référencés tous les produits ayant fait l’objet même d’une seule étude universitaire pour leurs effets nocifs.
 En effet, la liste européenne demeure encore bien trop incomplète et aurait pu laisser d’importantes données passer à travers la couverture de l’étude. 

En plus des 232 substances actives présentes en France, l’étude de Générations Futures met en évidence la présence de 41 perturbateurs endocriniens différents en moyenne par département. Sans grand étonnement, on retrouve en tête de ces substances le fameux glyphosate repérés de façon significative dans 37 départements, suivent l’Atrazine-Déséthyl survivance d’une utilisation massive de cette substance désormais interdite depuis plus de 15 ans et le Métolachlore, un herbicide à l’histoire semblable. 

Deux types d’agricultures 

Certaines zones sont relativement épargnées comme la Corse ou les régions alpines pour des raisons somme toute, assez évidente. Les régions montagneuses pratiquent l’agriculture extensive où le bétail n’est pas élevé en forte densité et les intrants chimiques sont souvent inexistants. Au contraire les départements du nord de la France, par exemple, qui enregistrent un des plus haut taux de perturbateurs pratiquent l’agriculture intensive comprenant beaucoup de pesticides.

Les conséquences problématiques sont multiples, d’une part pour la faune aquatique touchées par ses produits nocifs, pour leur reproduction notamment, d’autre part pour les habitants de ces zones. François Veillerette, Directeur de l’association, fait le lien entre cette présence dans les eaux de surface et l’eau du robinet bues par tout un chacun : « Ce ne sont pas les mêmes bases de données, mais on retrouve à peu près des produits semblables dans les deux cas. » 

Pour l’ONG, 4 revendications sortent du lot. Elle demande :
– que l’Union européenne soit plus active dans la protection des citoyens,
– que soit ouverte une 2e stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens plus ambitieuse que la première d’avril 2014,
– que les perturbateurs endocriniens avérés et suspectés soit exclus du marché
– et enfin que l’utilisation de pesticides soit interdite à proximité des points d’eau en revenant sur l’arrêté du 4 mai 2017.
 

Vaste programme !

Liens utiles :
Carte Générations futures 

Martin Dawance

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