Les poules contre le renard, une fable prend vie à Pontivy
Publié le 13 mars 2019 à 11:59 Perles Info | 736 vues
Le cadavre d’un renard a été retrouvé jeudi 7 mars dans le poulailler de l’élevage du lycée agricole du Gros-Chêne à Pontivy en Bretagne, un événement relativement rare.
On croirait à une fable de La Fontaine tant la situation comporte peu de précédent. Elle pourrait même prendre le titre suivant : « le renard éconduit ». Plus qu’éconduit le renard éponyme a été purement et simplement massacré par un poulailler entier. Selon les informations du Télégramme, Pascal Daniel responsable de l’exploitation du lycée agricole du Gros-Chêne de Pontivy (Morbihan) a découvert la scène du crime jeudi dernier. Dans ce poulailler de 6 000 pondeuses où les gallinacées sont élevées en plein air, il semblerait qu’un esprit de solidarité se soit formé pour inverser le sens de la chaîne alimentaire.
« Je l’ai retrouvé picoré par les poules », explique Pascal Daniel. « Ce sont des poules en plein air qui ont l’habitude de lutter contre les buses. Donc quand le renard est entré dans le poulailler, elles en ont profité pour le chasser, et celui-ci s’est retrouvé pris au piège. Les poules, en groupe, l’ont coincé dans un recoin et se sont acharnées sur lui jusqu’à lui picorer le ventre. » commente-t-il.
Un fait divers qui se transforme en fable ?
Il semblerait donc que l’effet de groupe ait eu raison du goupil. Au regard de l’identité de la victime, âgé de 5 à 6 mois et mesurant environ 60 cm de long, on peut émettre l’hypothèse qu’elle n’était que peu expérimentée expliquant sa défaite mortelle. Bien que la réputation de redoutable prédateur parasite suive le renard, elle serait pourtant quelque peu surannée puisqu’en réalité le canidé dévore plus de 3 000 rongeurs par an responsable de nombreux dégâts dans les récoltes agricoles.
Nombreux sont les médias qui se sont permis d’y voir des métaphores comme celle de la lutte des classes. Finalement, on pourra aussi y retrouver la morale du Renard et la cigogne :
Honteux comme un Renard qu’une Poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l’oreille.
Trompeurs, c’est pour vous que j’écris,
Attendez-vous à la pareille.
La Fontaine, (1668)