Matières fécales : 2 milliards de personnes utilisent de l’eau contaminée
Publié le 13 avril 2017 à 12:01 Aujourd'hui | 855 vues
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), deux milliards de personnes utilisent aujourd’hui de l’eau contaminée par des matières fécales. Une contamination à l’origine de plus de 500 000 décès par an.
Deux milliards de personnes boivent une eau contaminée par des matières fécales, alerte l’Organisation mondiale de la santé, ce jeudi 13 avril. Les conséquences pour la santé sont importantes. En utilisant cette eau, ces personnes s’exposent « au risque de contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde et la poliomyélite », explique dans un communiqué le Dr Maria Neira, directrice du département Santé publique à l’OMS. « On estime que l’eau de boisson contaminée est à l’origine de plus de 500 000 décès par diarrhée chaque année et représente un facteur majeur dans la propagation de plusieurs maladies tropicales négligées, parmi lesquelles les parasitoses intestinales, la schistosomiase et le trachome », ajoute-t-elle.
Le rapport de l’OMS, élaboré avec l’ONU-Eau, souligne que les pays ne parviendront pas à atteindre l’un des objectifs de développement durable qui vise, d’ici à 2030, à garantir un accès universel à l’eau et à l’assainissement. Pour l’OMS, cela ne peut être possible que si des mesures sont prises pour utiliser les ressources financières de manière plus efficace. De nouvelles sources de financement doivent également être identifiées, comme les taxes.
Des financements insuffisants
D’après l’analyse et l’évaluation mondiale de l’ONU-Eau sur l’assainissement et l’eau potable (rapport GLAAS 2017), les pays ont augmenté de 4,9% en moyenne annuelle leurs dépenses en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène durant ces trois dernières années. « Toutefois 80% des pays indiquent que le financement en faveur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène reste insuffisant », note l’agence onusienne. Pour y parvenir, les investissements en infrastructures devront tripler et atteindre 114 milliards de dollars (107 milliards d’euros) par an, selon les estimations de la Banque mondiale, citées par l’OMS dans son rapport. Un chiffre qui n’inclut pas les coûts de fonctionnement et d’entretien.
«Nous sommes confrontés à un défi que nous pouvons relever », estime Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) et Président de l’ONU-Eau. «Des investissements accrus dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement produisent des bénéfices substantiels pour la santé et le développement humains, permettent de créer des emplois et assurent de ne laisser personne de côté », ajoute-t-il.