Nanoparticules : des mesures d’urgence s’imposent

Publié le 19 juillet 2017 à 9:20 Aujourd'hui | 1190 vues

Huit associations dont France Nature Environnement et Agir pour l’environnement demandent au gouvernement d’interdire temporairement les nanoparticules de dioxyde de titane. Cette substance est déjà classée comme cancérogène par l’OMS. 

Huit ONG françaises ont adressé une lettre ouverte au gouvernement. Celle-ci intervient alors que le Président de la République a annoncé le lancement d’un programme conjoint avec l’Allemagne sur les nanotechnologies. Elles demandent la mise en place urgente de mesures de précaution concernant les nanoparticules, en effet, celles-ci présentent des risques pour la santé et l’environnement. Les associations demandent donc « d’interdire temporairement les nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans le colorant E171 », un additif souvent utilisé dans l’industrie agroalimentaire et cosmétique pour blanchir et opacifier les plats, les confiseries ou encore les dentifrices.

Cette interdiction interviendrait le temps de mettre en place une procédure plus générale d’autorisation de mise sur le marché de ces particules présentes au quotidien. Chose inquiétante et dangereuse quand on sait que ces particules sont 50 000 fois plus petites que des cheveux et qu’elles sont capables de franchir des barrières physiologiques comme le cerveau, les reins ou les intestins.

L’additif E171 un véritable poison

En janvier dernier, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) avait publié un rapport plus qu’alarmant sur cet additif. Les chercheurs avaient constaté des lésions précancéreuses du côlon chez 40% des rats exposés au colorant. En avril, l’Anses avait appelé à étudier les effets sur la santé de l’additif, suite au rapport de l’Inra. À savoir que cette substance a déjà été classée comme cancérogène possible pour l’homme par l’agence du cancer de l’OMS en cas d’exposition professionnelle par inhalation.

Quatre mesures demandées par les ONG

Face à ces risques, les associations réclament la mise en place d’une « stratégie nationale sur les nanomatériaux. Si la recherche d’un consensus est louable, l’ériger en principe conduit à ne rien faire… et donc à favoriser la position d’un groupe d’acteurs minoritaire, les fabricants de nanomatériaux, au détriment de la protection de la santé humaine et des écosystèmes », expliquent les associations.

Celles-ci réclament quatre grandes mesures. Elle demande l’interdiction temporaire des nanoparticules de dioxyde de titane du colorant E171 et la création d’une procédure plus générale d’autorisation de mise sur le marché des nanomatériaux en France. À terme, ceux-ci ne pourraient plus être utilisés à grande échelle dans des biens de consommation courante, du moins, pas sans avoir prouvé leur innocuité pour l’homme et l’environnement. France Nature Environnement et les sept autres ONG appellent aussi à renforcer les contrôles pour « veiller au respect de l’obligation européenne d’étiquetage » quand les nanoparticules sont présentes dans des produits alimentaires, biocides et cosmétiques. Elles appellent également à « assurer une vraie traçabilité des nanomatériaux et des produits qui en contiennent, en améliorant le registre français des nanomatériaux », qui impose depuis 2013 la déclaration obligatoire des substances à l’état nanoparticulaires fabriquées, importées ou mises sur le marché en France.

Alice Glaz

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