« Ocean Cleanup » : la barrière flottante qui va dépolluer les océans ?

Publié le 23 juin 2016 à 16:00 Demain | 1759 vues

Un adolescent néerlandais a imaginé un système capable de retirer les déchets plastiques des océans. Son projet, baptisé « Ocean Cleanup » et imaginé en 2012, sera testé pour la première fois en mer du Nord, ce jeudi 23 juin, pendant un an. 

C’est l’histoire de Boyan Slat, un jeune adolescent néerlandais de 21 ans plein d’ambition. Alors qu’il profitait de ses vacances en Grèce pour faire de la plongée, le jeune homme, alors âgé de 16 ans, a fait ce constat amer : il y avait plus de déchets plastiques que de poissons dans la mer. Loin de se laisser abattre, Boyan Slat a donc imaginé « Ocean Cleanup », un système capable de nettoyer les océans plus vite et plus écologiquement que ce qui a été imaginé jusqu’alors. Au lieu de ramasser les plastiques à l’aide de bateaux sillonnant les océans, l’adolescent a décidé de se servir des courants marins pour piéger les déchets. « Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous ? », a expliqué Boyan Slat, lors d’une conférence de presse au port de Scheveningen, près de La Haye, rapporte l’AFP. Concrètement, il s’agit d’une barrière flottante constituée de flotteurs allongés et de filets qui pourront ainsi capturer, grâce aux courants, les débris en plastique.

Premier test en mer du Nord
Boyan-salt

Après quatre années de travail et plusieurs campagnes de financement participatif, le rêve de Boyan Slat se concrétise enfin. Un prototype, d’une valeur d’1,5 millions d’euros, sera testé pour la première fois et pendant un an en mer du Nord, à 23 kilomètres des côtes néerlandaises, ce jeudi 23 juin. Et cet endroit n’a pas été choisi au hasard puisqu’ici les courants sont très forts. « À la moindre petite tempête, nous aurons des forces plus puissantes que durant une tempête qui durerait une centaine d’années dans l’océan. Si le prototype peut survivre ici, il survivra partout. »

Ici, la barrière fait 100 mètres de long et est composée d’une surface émergée et d’une surface immergée d’1 mètre 50 chacune. Décrite comme « la barrière flottante la plus résistante au monde » par son concepteur, elle est faite de caoutchouc, de polyester et de tissu, et est conçue pour supporter des charges de 80 tonnes et capturer les petits morceaux de plastique jusqu’à un millimètre de diamètre.

Une barrière de 100 kilomètres d’ici à 2020

Ce test n’est qu’une première étape. Le projet Ocean Cleanup ambitionne, d’ici à l’horizon 2020, une barrière de 100 kilomètres de long composée de bouées mille fois plus grosses. Il s’agirait de deux bras flottants de 50 kilomètres chacun formant un « V » et équipés d’écrans verticaux, d’une profondeur de trois mètres retenant les déchets. Ce système permettrait de stocker jusqu’à 3 000 mètres cubes de déchets. Un bateau cargo viendrait ensuite récupérer les plastiques ainsi collectés pour les recyclés. « En déployant un seul de ces systèmes durant dix ans, nous pourrions nettoyer la moitié de la grande plaque de déchets du Pacifique, ou davantage si nous déployons plus de systèmes », a estimé Boyan Slat.

Trop ambitieux ?

Le jeune homme, lauréat du prix « Champion de la Terre » décerné par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, est-il trop optimiste ? Interrogé par le site Rue89, Bruno Tassin du Laboratoire eau environnement et systèmes urbains (LEESU) ne remet pas en cause le système mais selon lui « le projet ne traite qu’une infime partie du problème. Boyan Slat propose de nettoyer 140 tonnes de déchets dans l’océan, mais rien qu’en Europe, on en produit 25 millions par an… ». Quant aux plastiques récupérés, que Boyan Slat veut recycler, François Galgani, de l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) et aussi interrogé par le site, les décrit « comme sans valeur et difficilement recyclables, puisqu’ils sont issus de plastiques eux-mêmes érodés ». Autre question : quel est l’impact sur la biodiversité ? Les poissons, par exemple, seront-ils, eux-aussi, pris entre les mailles des filets ?

Cependant, le projet a le mérite d’exister et d’être testé. À l’heure actuelle, Ocean Cleanup est le système le plus prometteur. À 21 ans, Boyan Slat a trouvé un début de solution à l’un des plus grands problèmes dans le domaine de l’environnement. Pour rappel, 270 000 tonnes de détritus en plastique flotteraient à la surface des océans dans le monde.

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Marine VAUTRIN

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