Océans : qu’est-ce que l’énergie bleue ?

Publié le 14 mai 2018 à 16:37 Demain | 1892 vues

Aussi appelée « énergie osmotique », l’énergie bleue constitue une énergie renouvelable phare de demain. Comment fonctionne-t-elle ?

L’impact des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) sur l’environnement est considérable. Leur combustion dégage des oxydes d’azote, du soufre et du carbone, favorisant les gaz à effet de serre. L’augmentation de la température planétaire fait fondre l’Arctique, augmente le déplacement des populations et la pollution atmosphérique. Pour pallier ces dégâts écologiques majeurs, la recherche dans les énergies renouvelables s’accélère, notamment celle de l’énergie bleue. Aussi appelée « énergie osmotique », elle fabrique de l’énergie électrique par le biais d’une rencontre : celle entre l’eau douce et l’eau salée. En effet, lorsque les deux eaux sont séparées par une membrane semi-imperméable, un effet de pression hydrostatique est observé ce qui pousse l’eau douce à rejoindre son opposé. Ainsi, l’eau migre à travers la membrane ce qui crée une « osmose ». Des ions (molécules chargées électriquement) la traversent afin d’équilibrer la quantité de sel de chaque côté. L’énergie produite par l’eau durant cette traversée crée une force hydraulique conséquente équivalente à « une chute d’eau de 270 mètres ».

Comme le rappelle le physico-chimiste Benjamin Rotenberg sur France inter, « l’idée de récupérer l’énergie osmotique est assez ancienne, elle date des années 1950 ». Pour la mettre en oeuvre, il faut penser à développer des technologies alternatives à celles de « membranes semi-perméables », ces dernières s’avérant décevantes sur le plan énergétique. Le 26 avril dernier, le chercheur et une équipe scientifique issue du CNRS, de la Sorbonne et de l’Université Toulouse III, ont publié une étude dans la revue Physical Review X. Cette dernière se concentre sur des technologies alternatives permettant de condenser l’électricité et de restituer son énergie beaucoup plus rapidement. Une avancée certaine mais qui devra attendre encore quelques années avant d’être mise en place dans les centrales électriques.

0,1 % de l’énergie océanique fournirait 5 fois plus d’énergie que ce dont le monde a besoin

Le potentiel de l’énergie bleue est extrêmement prometteur. 0,1 % de l’énergie contenue dans les océans pourrait permettre de fournir 5 fois plus d’énergie que ce dont le monde a besoin. En 2010 le Conseil mondial de l’énergie a estimé qu’il serait possible de produire huit fois plus d’électricité. En juillet 2016, des chercheurs de l’école polytechnique de Lausanne ont démontré qu’il serait possible avec une membrane de « disulfure de molybdène » ( composée de trois atomes seulement), de générer une puissance électrique d’un mégawatt par mètre carré (comme il est montré dans la vidéo ci-dessus). « Alstom, E-On, DCNS, EDF et Scottish Development International font partie des compagnies énergétiques actuellement en train de développer l’énergie océanique ». L’osmose à pression retardée est d’ores et déjà utilisée en Norvège depuis 2009 et a été testée en 2014 aux Pays-Bas dans un centre d’essai nommé « Blue Energy » situé entre la mer du Nord et un lac d’eau douce.

Comme le précise le ministère de la Transition écologique et solidaire ce lundi 14 mai 2018, la France soutient le développement des énergies renouvelables. Elle vise en 2030 une transition à 32% d’énergies renouvelables et 100% d’ici à 2050. En 2035 l’énergie des océans pourrait créer jusqu’à 40 000 emplois. Selon l’entreprise britannique Carbon Trust, le marché mondial des énergies des océans pourrait valoir jusqu’à 535 milliards d’euros en 2050. La même année, les entreprises actives dans l’exploitation de l’énergie océanique comptent produire 100 gigawatts d’énergie.

Claire Lebrun

  1. L’électricité verte est un choix d’avenir, un particulier peut aujourd’hui produire sa propre énergie et être quasiment autosuffisant !

  2. Observation de François Cordelle-
    L’utilisation de l’énergie osmotique consiste à mélanger de l’eau de mer (salèe) à de l’eau douce, ce qui produit de l’eau saumâtre. C’est bizarre car par ailleurs on prévoit plutôt d’utiliser de l’énergie pour faire de l’eau douce qui devient de plus en plus rare!
    D’ailleurs, l’osmose est un phénomène à caractère très lent, ce qui n’est pas en faveur de la production d’énergie en quantité et de façon économique. C’est comme l’énergie thermique des mers qu certains découvrent alors que Georges Claude y avait déjà pensé bien avant la dernière guerre; des essais avaient montré que le très faible écart thermique (même très prés de l’Equateur) ne permettait pas d’envisager une réalisation économique, ni même techniquement réalisable (mise en oeuvre de débits d’eau considérables).

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