Paris : une truffe sauvage découverte sur le toit d’un hôtel

Publié le 27 décembre 2017 à 9:43 Aujourd'hui | 1048 vues

Un chercheur en écologie urbaine au Centre d’écologie et des sciences de la conservation a découvert le 30 novembre dernier une truffe sauvage sur le toit d’un grand hôtel parisien. Un fait rarissime puisque cette espèce pousse habituellement dans le Périgord. 

Qui dit fêtes de fin d’année, dit repas d’exception. Dinde, foie gras, fruits de mer… Que des mets que l’on consomme uniquement, ou presque, lors d’un repas festif. La truffe fait partie de ceux-là. Ce champignon, très apprécié par les grands chefs étoilés, se cultive bien souvent dans le sud-ouest de la France, comme dans le Périgord, par exemple. Mais désormais on en trouve au-delà de ses régions d’origine, notamment dans le sud du Pays de Galles. À cause du réchauffement climatique, une truffe noire (Tuber melanosporum) du Périgord a été cultivée à Monmouthshire. Plus récemment, le 30 novembre dernier, en creusant pour de nouvelles plantations, un jardinier chercheur a découvert la truffe sur le toit de l’hôtel Mercure Paris Centre Tour Eiffel dans le XVe arrondissement de Paris. Une première intra-muros. « On l’a trouvée sur cette toiture parce qu’il y a des charmes […] et c’est un champignon qui vit en symbiose avec cet arbre », a expliqué à Franceinfo Frédéric Madre, chercheur associé en écologie urbaine au Muséum National d’Histoire Naturelle, où elle est conservée depuis.

« On a de bons espoirs qu’il y en ait d’autres »

Après plusieurs analyses, les experts du muséum ont affirmé dans un communiqué qu’il s’agissait d’une truffe noire sauvage appartenant à l’espèce Tuber brumale. Selon eux, « il s’agit d’une truffe comestible quoique peu consommée ». Cette dernière pousse habituellement « dans les mêmes régions que la truffe noire du Périgord et dans les mêmes sols secs et calcaires ». « Ce n’est pas la truffe noire, la truffe du Périgord, mais elle pousse un peu dans les mêmes environnements », a précisé à Franceinfo Elie Grinfeder, étudiant ingénieur agronome. « Là on est sur une truffe de 25 grammes », poursuit-il.

Dans ce cas, comment se fait-il qu’elle ait pu pousser en plein cœur de la capitale ? « En milieu urbain, on a des microclimats très spéciaux, c’est ce qu’on appelle les îlots de chaleurs urbains », a estimé Frédéric Madre. De son côté, le Muséum national d’Histoire naturelle a rapporté que « les toitures végétalisées représentent des écosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine. Outre leurs diverses fonctions déjà connues telles que la rétention d’eau et la climatisation naturelle, elles constituent un support de la biodiversité, en plus d’une fonction de production alimentaire en milieu urbain ».

Une aubaine pour la recherche mais aussi pour l’hôtel. « On a de bons espoirs qu’il y en ait d’autres et qu’on en trouve d’autres », s’est réjoui Éric Rajaud, directeur général hôtel Mercure Paris Centre. D’ailleurs, ce dernier espère pouvoir faire déguster ces truffes parisiennes à ses clients.

crédit photo : Topager / MNHN

Marie Bascoulergue

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