Une pilule contraceptive masculine pour bientôt ?

Publié le 27 septembre 2017 à 9:30 Aujourd'hui | 789 vues

Les découvertes sont parfois dues au hasard. C’est en travaillant sur la leucémie que des chercheurs ont trouvé une piste pour développer une pilule contraceptive… pour hommes !

Le marché de la contraception en France est en train de vivre un véritable chamboulement. Les femmes délaissent de plus en plus la pilule contraceptive, jugée handicapante au quotidien. En 2016, elles ne sont plus que 36,5% à l’utiliser contre 45% en 2010, selon l’étude de Santé publique France publiée mardi 26 septembre. Face à ce constat, une question se pose : où en est la contraception masculine ? Actuellement, les hommes peuvent recourir à plusieurs solutions. Premièrement la vasectomie qui, malheureusement, reste irréversible dans 20% des cas et est loin d’être efficace à 100%. Il existe aussi la contraception thermique qui revient à porter un « slip chauffant » qui élève la température des testicules de deux à trois degrés et inhibe la production des gamètes mâles. Mais cette technique connaît elle aussi ses limites.

Pourtant, la contraception masculine pourrait bien évoluer au cours des prochaines décennies. En travaillant sur l’implication d’une protéine sur le développement du cancer, des chercheurs du Centre de cancérologie de Marseille ont trouvé une piste prometteuse, selon l’Inserm. « Le cœur de nos travaux consiste à comprendre si l’absence de certaines protéines, comme la protéine JAM-C, explique l’évolution de cellules souches du sang vers une forme cancéreuse. Or, après avoir développé un modèle de souris qui n’expriment pas le gène codant pour JAM-C, nous avions observé que tous les mâles étaient stériles », indiquent les chercheurs dans les conclusions de leur étude, parue dans Plos Genetics.

Bloquer le développement des spermatozoïdes

Afin d’approfondir cette découverte étonnante, les chercheurs se sont associés à l’équipe de chimie biologie et biologie structurale intégrée, dirigée par le Dr Xavier Morelli. Ensemble, ils essaient de mettre au point un premier modèle de traitement visant à inhiber transitoirement la fertilité. Ils ont ainsi découvert une seconde protéine : la GRASP55. L’interaction entre les deux protéines se révèle essentielle pour la polarisation des spermatozoïdes. « En inhibant l’expression du gène GRASP55, nous avons observé que les mâles étaient stériles ». Afin de rendre cette stérilité que momentanée et non irréversible, les chercheurs se sont donc mis en quête d’une molécule capable de s’intercaler entre les deux protéines et ainsi, bloquer le bon développement des spermatozoïdes. Ils découvrent ainsi la graspine.

Toutefois, cette molécule est bien trop instable pour offrir un réel avenir thérapeutique. « Des molécules plus stables doivent maintenant être développées à partir de ce motif de base », explique Michel Aurrand-Lions, chef de l’étude. Les chercheurs ont décidé de laisser cette découverte à des scientifiques plus spécialisés. L’arrivée sur le marché d’une pilule contraceptive n’est donc pas pour tout de suite. D’autres chercheurs avaient trouvé une piste, mais ont dû abandonner les essais cliniques à cause des effets secondaires provoqués par la pilule.

 

Jade PANOSSIAN

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