La planète souffre de l’utilisation massive des lampes LED

Publié le 27 novembre 2017 à 12:03 Aujourd'hui | 1300 vues

Selon une étude publiée dans la revue Science Advances le 22 novembre 2017, l’éclairage artificiel a augmenté de 2,2% entre 2012 et 2016. Jugées économes, les lampes LED sont de plus en plus utilisées, ce qui serait nocif pour la santé et l’environnement.

Depuis 2012, il est interdit, au sein de l’Union européenne, de produire ou d’importer des lampes à incandescence jugées énergivores. De ce fait, les gouvernements ont fait la promotion des lampes à diode électroluminescente ou lampes LED. Ces dernières permettraient de faire des économies. Or, ce type d’ampoules pourrait être dangereux. Début janvier 2017, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) révélait que les ampoules LED pourraient être nocives pour nos yeux. Pire encore, l’Agence les soupçonnait de favoriser le développement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Aujourd’hui, ces ampoules sont une nouvelle fois mises sur le banc des accusés. Selon les chercheurs du Centre GFZ de recherche de géophysique à Potsdam en Allemagne, dont leur étude a été publiée dans la revue Science Advances mercredi 22 novembre dernier, les lampes LED seraient dangereuses pour la santé et l’environnement. À cause d’elles, l’éclairage artificiel de la planète a augmenté de 2,2% entre 2012 et 2016, et ce sur l’ensemble de la planète, à l’exception de certains pays. Parmi lesquels l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, les États-Unis ou encore des pays en guerre comme le Yémen et la Syrie. Deux facteurs seraient en cause. Selon les chercheurs, les économies faites avec le LED ne sont pas celles espérées. Pourtant, ces ampoules produisent la même quantité de lumière mais en utilisant moins d’électricité. Malgré tout, ces mêmes économies ont permis aux villes d’investir dans d’autres éclairages extérieurs, augmentant ainsi la pollution lumineuse.

Des résultats potentiellement sous-estimés

C’est cette prolifération de l’éclairage public qui serait la source de nombreux maux. Concrètement, une surexposition à la lumière artificielle peut affecter le sommeil (horloge biologique), le stresse, la fatigue etc. La santé de la biodiversité serait elle aussi mise à mal et notamment la dormance des végétaux (arrêt momentané du développement). Ce phénomène leur est pourtant indispensable pour survivre durant l’hiver. Dans les faits, la faune et la flore ont besoin de lumière et d’obscurité pour se développer. Or, un éclairage permanent casse cet équilibre et risque de réduire la population de certaines espèces. Par exemple, certains oiseaux reportent leur migration et les pollinisateurs nocturnes ne jouent plus leur rôle.

La lumière bleue des éclairages LED est également pointée du doigt car elles en émettraient énormément. D’ailleurs, les résultats de cette étude sont potentiellement sous-estimés puisque la lumière bleue ne peut être détectée par le satellite de la NASA utilisé pour l’étude. De plus, elle se propage davantage dans l’atmosphère terrestre, contrairement aux autres sources lumineuses d’autres couleurs. Autrement dit, le satellite n’a pas pu capter toute l’intensité de la lueur des villes la nuit, moins brillantes qu’avant l’adoption du LED, révèle Christopher Kyba, l’un des auteurs de l’étude.

Marie Bascoulergue

  1. Il faudrait quand même lire l’article complet, disponible sur Internet (Artificially lit surface of Earth at night increasing in radiance and extent). L’article ne remet absolument pas en cause l’éclairage LED, mais l’augmentation de l’éclairage extérieur avec effectivement la pollution lumineuse et ses impacts néfastes à la clé. A éclairage constant, le passage aux LED aurait économisé de l’énergie mais, comme il revient moins cher, les municipalités en installent plus : c’était un effet rebond qui était prévisible, l’éclairage est moins cher, du coup, on en met plus, chez soi comme à l’extérieur. Le côté positif, c’est que les pays pauvres ont désormais eux aussi accès à la lumière grâce aux LED et à leur efficacité énergétique élevée. Par ailleurs, l’extension des agglomérations partout dans le monde augmente la surface des zones éclairées, là encore LED ou pas LED, ce sera toujours le cas.

  2. La planète souffre du sur-éclairage permanent, quelqu’en soient les sources lumineuses, et les LEDS sont de loin les moins dispendieuses en énergie et les plus efficaces sur le spectre lumineux, tellement efficaces que la photosynthèse y est sensible, ce qui est un gigantesque progrès. C’est à nous de définir ce progrès social, et les modalités d’application

  3. quelques infos en supplément dans le dossier  » prévention des risques professionnels des diodes électroluminescentes (LED)  »

  4. le danger est surtout réel pour les professionnels lors d’expositions fréquentes et prolongées à la lumière bleue des LED, mais effectivement , il y a des moyens de protection efficaces : » La prévention des risques professionnels des diodes électroluminescentes (LED) »

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