Plastic Odyssey, le navire qui carbure au plastique non recyclable

Publié le 3 novembre 2017 à 14:39 Demain | 3658 vues

Pendant trois ans, un catamaran va sillonner les océans avec pour seul carburant du plastique non recyclable. Le but est de prouver que cette matière peut être recyclée au lieu de finir dans les océans.

La prolifération du plastique est un fléau pour l’humanité. Bouteilles, sacs, emballages…  Notre quotidien est rempli de plastique et bien souvent, après leur usage, ces déchets finissent dans la nature, et notamment dans les océans. D’ailleurs, la revue Sciences Advences a publié une étude en avril dernier qui révélait qu’en Arctique jusqu’à 1 200 tonnes de plastique flottaient à la surface de l’océan. Récemment, la photographe Caroline Power a publié des photos catastrophiques montrant l’ampleur de ce phénomène.

Pour lutter contre cette pollution, plusieurs navires ont pris ou vont prendre le large afin de collecter les déchets en mer. C’est notamment le cas de « La Manta » qui, dès 2021, collectera des déchets dans les océans sans mettre en péril l’écosystème marin. Le catamaran suisse Race for Water fait également partie de ces initiatives. Ce dernier a pris le large le 9 avril dernier pour une expédition de cinq ans autour du monde. Le but est de sensibiliser les populations locales sur les problèmes des déchets en plastique, mener des études scientifiques pour évaluer la concentration et l’impact des microplastiques sur les écosystèmes et de promouvoir de nouvelles solutions technologiques capables de lutter contre cette pollution. Prochainement, le Plastic Odyssey compte également apporter sa pierre à l’édifice. Des jeunes Français ont eu l’idée d’un tour du monde avec un navire carburant uniquement avec du plastique non recyclable. « Cela n’a jamais été fait jusque-là, faire un tour du monde de la sorte est inédit », nous explique le cofondateur de Plastic Odyssey Alexandre Dechelotte. « Notre volonté est d’attaquer le problème de la pollution sous un autre angle », ajoute-t-il. Le navire doit partir de Marseille en novembre 2019 et arrivera à Nouakchott en Mauritanie en 2022, avant de revenir dans la cité phocéenne. Le but est de « montrer qu’ils [les plastiques] ont trop de valeur pour finir dans nos océans ».

60 kilos de plastique pour 60 litres de carburant

Plastic Odyssey est un catamaran de près de 25 mètres de long. Cependant, l’utilisation d’un navire n’est pas un hasard. « Nous avons choisi un bateau car il s’agit d’un outil médiatique à l’image du Vendée Globe », indique Alexandre Dechelotte. Pendant trois ans, il parcourra les océans du monde entier en utilisant comme carburant les déchets en plastique ramassés lors des 33 escales. Si les déchets sont collectés à terre, c’est pour agir en amont de la pollution. « Une fois que le plastique finit dans les océans, il trop tard, seulement 1% de cette matière flotte », confie-t-il. Le bateau compte passer par l’Amérique latine en 2020, l’Asie-Pacifique en 2021 et l’Afrique en 2022. Ce navire va également servir d’atelier afin de construire et tester des machines open source. Les technologies mises en place lors de l’expédition devraient être diffusées dans le monde entier afin de créer des emplois, le tout, en protégeant et nettoyant l’environnement. Afin d’y parvenir, l’équipage compte passer en moyenne trois semaines par ville. Ce qui explique pourquoi l’expédition va durer trois ans.

Utiliser du plastique comme carburant n’est pas nouveau. « Cette technologie est déjà utilisée à l’échelle industrielle. Cependant nous souhaitons démocratiser cette pratique », précise Alexandre Dechelotte. Pour arriver à produire du carburant, 60 kilos de déchets en plastique sont versés dans un broyeur et découpés en morceaux. Ces derniers sont ensuite chauffés à 430°C sans oxygène puis décomposés. Le but est d’obtenir des vapeurs d’essence, des gaz de synthèse et du noir de carbone. Les plus grosses molécules sont cassées afin d’obtenir davantage d’essence. Par la suite, le diesel et l’essence sont séparés puis récupérés dans deux colonnes de condensation allant de 320°C à 200°C pour le diesel et de 200°C à 20°C pour l’essence. Ils finissent dans deux réservoirs différents. Au total, après trois heures de traitement, l’unité de plastique-carburant conteneurisée permet d’obtenir 45 litres de diesel et 15 litres d’essence. Pour l’heure, le bateau n’est pas encore construit. Ce mois-ci, la construction du navire démonstrateur doit débuter. En revanche, il faudra attendre septembre 2018 pour que le chantier naval débute véritablement.

Voici à quoi le navire devrait ressembler :

Crédit : IMOS-ShipAsAService

Marie Bascoulergue

  1. Bonjour,
    je trouve le projet fabuleux pour la planète
    et encore plus merveilleux sur la finalité qui se veut en partie désinteressèe.
    Je suis intéressé par la solution de micro entreprise de recyclage.

    Merci de votre contact
    Philippe GUEYTRON
    06 64 63 2000
    pg@cap-conseils.com

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