Du poisson pané qui ne contient presque pas…de poisson !
Publié le 2 juin 2016 à 12:52 Aujourd'hui | 724 vues
Certains produits mentionnent « à base de poisson » alors qu’ils n’en contiennent en réalité qu’un très faible pourcentage. Entre ceux qui contiennent des chutes de poisson et ceux réalisés à base de produits transformés : attention à ce que vous mangez !
Certains produits à base de poisson n’en contiennent en réalité que 15%. Plats cuisinés, brandades, soupes, poissons panés… : les quantités de poisson varient beaucoup, du simple au triple. Pour des panés par exemple, la part moyenne est de 56%. Pour ceux qui en contiennent le moins, la quantité n’est que de 29% ! C’est le constat regrettable de l’association de consommateurs CLCV qui a analysé les étiquettes de 237 produits à base de poisson (surimi, rillettes, bâtonnets, rillettes, hachés…).
Celle-ci a évalué la qualité ainsi que l’information fournie aux consommateurs. Selon elle, il reste encore des efforts à faire au niveau de l’indication sur les étiquettes même si des progrès ont été enregistrés depuis leur dernière enquête en 2014. En effet, un emballage sur 10 n’indique pas clairement la part de poisson contenu dans le produit.
Une part faible de poisson dans les produits
La plupart des produits transformés n’utilisent pas le filet, la partie noble du poisson. Ils sont donc principalement réalisés à partir de chair ou de pulpe, de chutes de filetage avec arêtes et peau, le tout mixé. Un mélange peu ragoûtant ! Plus de 90 % des produits analysés mentionnent en effet le pourcentage de poisson de manière explicite.
Dans certains cas, il faut se livrer à une règle de trois pour calculer la part globale de poisson dans la recette. Prenons l’exemple des nuggets de poisson. Sur l’emballage, s’il est indiqué « préparation à base de poisson 70 % : colin d’Alaska 83 % », la quantité réelle de colin est de 58 %. Pas évident de le faire pour chaque produit lorsqu’on est pressé ! Dans d’autres cas, l’indication de la quantité totale de poisson est tout bonnement absente.
Aussi, l’indication des espèces est trop peu présente et souvent vague. 40% des produits étudiés ne disposent d’aucune information sur les espèces de poissons utilisées dans la recette. Il peut être mentionné des noms génériques comme « saumon » ou « thon » par exemple, voire au mieux « poisson blanc » sans indiquer l’espèce exacte mise en œuvre. Ou alors il est indiqué l’espèce majoritaire, tout en restant vague sur les autres espèces utilisées. Pour CLCV, c’est une stratégie marketing qui permet au fabricant de changer de poisson en fonction des opportunités commerciales. C’est le cas pour les surimis, les soupes et les rillettes principalement.
Les produits pour enfants de moins bonne qualité
L’étude révèle que les panés destinés aux enfants (avec un packaging ciblé) semblent être de moins bonne qualité que les autres paquets indifférenciés. Ils sont en effet moins riches en poissons (30% seulement contre 52% pour les autres) et donc moins riches en protéines car ils contiennent du fromage ou de la purée de pommes de terre. Sans compter la part plus importante en sel, sucre et matières grasses saturées. Les parents, qui donnent du pané à leurs enfants pour leur faire manger du poisson, doivent être vigilants contre ces produits qui ne contiennent que peu de poisson et d’ingrédients sains !
Le prix ne fait pas la qualité
Le prix n’est pas le meilleur critère en termes de qualité. Les premiers prix des distributeurs contiennent parfois peu d’additifs et peu d’arômes, et plus de poissons que les emballages de grande marque.
La CLCV conseille de regarder les produits utilisés pour la fabrication, aussi bien pour leur qualité nutritionnelle que pour leur proportion de poissons. Plus la liste des ingrédients est courte, moins il y a de composants ajoutés. Le premier produit mentionné est celui dont la préparation est la plus importante. Faites donc attention la prochaine fois que vous voulez consommer un plat à base de poisson !