Pose de faux ongles : attention aux risques sanitaires

Publié le 21 juin 2017 à 16:20 Aujourd'hui

Allergies, infections… La pose de faux ongles n’est pas sans danger pour la santé, alerte l’Académie nationale de pharmacie.

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir de beaux ongles. Pour y remédier, certaines femmes choisissent alors d’en poser des faux. Il faut dire que c’est pratique et surtout très esthétique : fini le vernis qui s’écaille ! Reste que cette pratique n’est pas sans risque pour la santé. Fragilisation de l’ongle, allergies, eczéma… Telles sont les complications encourues. En août dernier, l’agence nationale de sécurité des médicaments et produits de santé (ANSM) avait tiré la sonnette d’alarme sur les risques sanitaires liés à cette pratique.

Une infection de l’ongle sous la prothèse

Cette fois, c’est au tour de l’Académie nationale de pharmacie de mettre en garde les adeptes des ongles artificiels. Plusieurs effets secondaires ont été signalés. Le gel, la colle ou la résine utilisés pour fixer les ongles peuvent notamment causer des allergies et entraîner un eczéma autour des ongles et du visage, voire une infection de l’ongle naturel sous la prothèse. Ce dernier peut aussi être infecté par des bactéries ou des champignons, notamment lorsqu’il est poncé pour accueillir la capsule artificielle. Des cas de brûlures et de photosensibilisation ont également été relevés à cause de l’utilisation des lampes à UV, utilisés pour faire durcir certains types de faux ongles. Pire, en cas d’expositions trop fréquentes, cela peut provoquer des tumeurs cancéreuses.

« Ces effets secondaires seraient en grande partie dus à une mauvaise technique ou l’utilisation de produits non conformes à la réglementation européenne. Par ailleurs, il existe une grande variété de lampes UV et l’exposition à une lampe défectueuse ou mal paramétrée ne peut pas être écartée », souligne l’Académie nationale de pharmacie dans son compte-rendu intitulé « Décoration du corps humain et risques pour la santé », publié le 14 juin dernier.

Par conséquent, les experts de l’Académie recommandent plusieurs actions, comme l’obligation d’obtenir un certificat de qualification professionnelle (CQP) pour exercer cette profession. « Depuis des contrôles effectués par la DGCCRF en 2013 un CAP d’esthétique et un CQP de styliste ongulaire étaient requis pour s’inscrire à la chambre des métiers et de l’artisanat mais la nouvelle secrétaire d’état aurait supprimé cette obligation depuis janvier 2016 », précisent-ils. Les consommatrices devaient quant à elles être mieux informées sur les risques qu’elles encourent, l’importance du choix du salon ou de la technicienne et sur les dangers à utiliser des kits vendus sur Internet. Elles devraient également être mieux protégées lorsqu’elles doivent mettre leurs mains sous une lampe UV en mettant par exemple des gants sans doigts.

Recommandations à suivre

Si vous comptez vous faire poser des ongles artificiels, quelques recommandations sont à suivre. Avant la pose (réalisée de préférence par un professionnel), procédez à un lavage des mains et à un brossage soigneux des ongles. Il est recommandé de patienter un mois entre deux poses. Il est également conseillé de faire appel à un professionnel pour la dépose des ongles : pour enlever le gel (par limage) ou la résine (par un solvant comme l’acétone) afin d’éviter d’abîmer l’ongle naturel. Ne pas gratter ou arracher l’ongle artificiel car cela peut entraîner une onycholyse, c’est-à-dire une destruction de l’ongle naturel.

À noter que la pose de feux ongles est déconseillée aux jeunes de moins de 16 ans, aux femmes enceintes, aux personnes devant subir une intervention chirurgicale, souffrant d’une maladie des ongles et au personnel soignant. En cas d’anomalies détectées, il est vivement recommandé non seulement de faire enlever les extensions mais aussi de consulter un médecin.

Marine VAUTRIN