Des prothèses de main fabriquées avec des gobelets recyclés
Publié le 12 avril 2017 à 16:19 Demain | 1246 vues
Des prothèses entièrement fabriquées à partir de gobelets recyclés ? C’est le pari d’une entreprise française qui vient de présenter son prototype. Conçues pour les enfants, ces prothèses s’inscrivent dans la démarche de « recycler pour aider ».
En France, cinq milliards de gobelets en plastique sont jetés chaque année, et 99% d’entre eux ne sont pas triés. La faute revient à leurs poids. Trop légers, ils sont peu rentables pour les recycleurs qui préfèrent ne pas s’en occuper. Une start-up a décidé de changer la donne, en recyclant et en aidant des enfants handicapés. Canibal propose un concept innovant : des prothèses de main 100% composées de gobelets en plastique recyclés. Les plans pour réaliser ces prothèses ont été fournis par l’association E-nable, qui met en relation des enfants souffrant d’agénésie et des propriétaires d’imprimantes 3D qui produisent des appareillages sur mesure.
Des filaments de plastique
C’est dans des machines spéciales imaginées par la PME que le plastique est récupéré. Plus de 150 machines sont installées dans l’Hexagone. On les retrouve dans les écoles, les entreprises ou encore dans les cantines. Les personnes sont incitées à rapporter leurs gobelets dans ces machines. En échange, ils gagnent des points de fidélités et des bons de réduction. « Nous avons voulu donner un sens au geste du recyclage […] Recycler pour aider les autres, c’est un message efficace » explique Benoît Paget, fondateur de Canibal, au Parisien.
Les gobelets récupérés sont ensuite compactés et transformés en granulés. Ceux-ci deviennent des filaments. Conservés sous forme de bobines, ils servent de matière aux imprimantes 3D pour la fabrication des prothèses. Une fois la phase de fabrication terminée, des enfants souffrant de handicap pourront en profiter. Les prothèses s’attachent au bout du bras et permettent aux enfants de manipuler des objets et de les attraper. À noter que les filaments en plastique recyclés coûtent dix fois moins cher que les résines traditionnelles.
En 2016, la PME a récupéré 10 millions de gobelets en plastique grâce à ses bornes de collecte. L’association E-nable teste désormais le prototype pour savoir si celui-ci est fonctionnel. « Si on arrive à fabriquer un objet qui demande une précision d’impression aussi importante, alors cela ouvrira le champ des possibles pour notre matériau » se réjouit le responsable de Canibal.