Radulanine A : le substitut potentiel au glyphosate
Publié le 6 mai 2019 à 18:20 Demain | 646 vues
Une molécule phytotoxique d’origine naturelle pourrait redonner de l’espoir dans la recherche de substitut efficace au glyphosate et accélérer les plans d’arrêt de ce produit considéré comme cancérogène.
Il semblerait que l’interdiction des produits phytosanitaires reconnus comme cancérogènes probables par l’Organisation Mondiale de la Santé puissent s’accélérer avec la découverte d’un nouveau produit désherbant d’origine naturelle. Alors que le gouvernement l’a interdit pour les particuliers en janvier 2019 et s’est engagé à réduire d’un quart pour 2020 et de moitié pour 2025 l’utilisation du glyphosate, il a également été promis que si une solution viable voyait le jour, il serait possible d’avancer cette interdiction à la fin 2020.
Répondant à de nombreux espoirs, un article publié conjointement par le CNRS, l’Ecole polytechnique et la Sorbonne Université démontre l’efficacité d’une molécule naturelle. Il s’agit de la radulanine A, issue de la mousse végétale. C’est une étudiante du laboratoire de synthèse organique qui a mené l’expérience en synthétisant la molécule naturelle. Le potentiel phytotoxique de la substance a été testé sur l’arabette des dames par Emmanuel Baudoin, une plante jugée très représentative des mauvaises herbes de façon générale.
Le glyphosate : un féroce concurrent
Utilisant la même dose qu’avec un herbicide classique comme le glyphosate, le résultat ne s’est pas fait attendre, l’arabette des dames a dépéri. Un résultat très encourageant pour les chercheurs bien qu’il faille encore tester la possible intégration de cet herbicide en condition réelle. En effet, comme toute nouvelle molécule, celle-ci pourrait bouleverser les écosystèmes dans lesquels elle serait utilisée à priori à haute dose. Reste également pour les chercheurs à trouver les meilleures formules de la molécule pour chaque plante. L’aboutissement concret des recherches pourrait prendre encore quelques années.
Le glyphosate reste un rival de taille en terme de rendement dans l’agriculture comme l’a expliqué Bastien Nay à France inter : « le glyphosate est une molécule très simple, facile à synthétiser, disponible en très grande quantité, et à moindre coût ». Subsiste un contexte particulièrement favorable à l’avancée des recherches et à la fin de l’utilisation des produits phytosanitaires toxiques. Le glyphosate a provoqué un débat fortement médiatisé alertant de ce fait l’opinion. Une raison de plus pour motiver les pouvoirs publics à financer toutes solutions prometteuses.