Recyclage des déchets plastiques : la France à la traîne
Publié le 12 janvier 2018 à 10:08 Aujourd'hui | 1735 vues
La France fait partie des mauvais élèves européens concernant le recyclage et la valorisation des déchets plastiques. Avec 22,2% des ordures recyclées, le pays se classe 25ème sur l’ensemble des pays du Vieux Continent.
Le plastique est un fléau pour l’environnement. Malheureusement, il finit bien trop souvent dans la nature et les océans mettant à mal l’écosystème marin. D’ailleurs, en 2015, une vidéo avait scandalisé l’opinion publique. On y voyait un homme en train de retirer un morceau de plastique coincé dans la narine d’une tortue. Fort heureusement, de nombreux pays se sont déjà engagés en faveur de la valorisation et le recyclage des déchets plastiques et notamment en Europe. Cependant, tous ne s’impliquent pas de la même façon. Certains pays du Vieux Continent comme la France sont à la traîne. C’est ce que révèle l’association européenne des producteurs de plastiques PlasticsEurope lors de la présentation des résultats de sa nouvelle étude sur le recyclage des plastiques jeudi 11 janvier 2018. « Il y a beaucoup de progrès à faire », a affirmé devant la presse Hervé Millet, directeur des affaires techniques et réglementaires Europe de l’Ouest de PlasticsEurope. « La valorisation progresse, mais trop lentement ». Comprenez par valorisation : le recyclage et la valorisation énergétique par incinération. Une valorisation des déchets plastiques à 100% signifie donc qu’aucune de ces ordures n’a fini à la décharge.
La France recycle 22,2% de ses déchets plastiques
Dans les faits, l’Hexagone ne recycle que 22,2% de ses déchets plastiques et se classe donc à la 25ème place des pays européens, loin derrière le trio de tête composé de la Norvège (43,4%), de la Suède (40,6%) et de l’Allemagne (37,7%). Concrètement, 64% des déchets plastiques en France sont des emballages. Cependant, le pays n’en recycle que 26,2% alors que la moyenne européenne est de 40,9%. Concernant la valorisation des déchets, la France fait légèrement mieux puisqu’elle se positionne au 15ème rang des 30 pays européens avec un taux de 65,7%. Un pourcentage bien loin de l’objectif du Premier ministre Édouard Philippe qui avait fait savoir en juillet dernier que la France recyclera 100% des plastiques d’ici à 2025. D’ailleurs, Hervé Millet a commenté : « Que la France essaye de rattraper son retard est une absolue nécessité ». Avant d’ajouter : « il est peu envisageable qu’on atteigne un taux de recyclage éco-efficace de 100% ». En termes de valorisation, la France se positionne loin derrière la Suisse qui, en 2016, a frôlé les 100% . C’est également le cas de l’Autriche (99,5%), de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède (99,2%) ou encore du Danemark (98,5%). Au niveau européen, le taux de valorisation des déchets plastiques s’élève à 72,7% et celui du recyclage dépasse à peine les 31%. Malgré tout, l’association a précisé que « pour la première fois, le taux de recyclage a dépassé la mise en décharge » en Europe. Dans ces conditions, la France est donc mal partie pour respecter le nouvel accord européen qui fixe comme objectif 50% d’emballages plastiques recyclés en 2025 et 55% en 2030.
Les initiatives pour le recyclage émergent
À plus petite échelle, plusieurs entreprises et organismes ont eux aussi décidé de s’engager afin de recycler le plastique de notre quotidien. En France, la start-up Yoyo a mis au point une plate-forme afin de récompenser les personnes qui trient leurs bouteilles en plastique. Pour cela, il suffit de remplir des sacs estampillés et de cumuler des points. À la clef : des sachets de confiseries, des gels douches, des places de spectacles, des entrées pour des parcs aquatiques ou encore des bons de réductions. Un projet similaire à celui de la société Réco, filiale de Suez. Toujours dans l’Hexagone, cette dernière a conçu des collecteurs installés dans plusieurs parkings. Pour chaque bouteille déposée dans celui-ci, la machine distribue des bons d’achat de 1 à 2 centimes d’euros, valable dans l’enseigne partenaire.
« Dans les faits, l’Hexagone ne recycle que 22,2% de ses déchets plastiques »
–>Environ 8 tonnes de plastique finissent dans les océans tous les ans (d’après un rapport de la Ellen MacArthur Foundation). Le plastique peut coûter plus cher et être plus compliqué à recycler qu’à produire. La solution serait donc de diminuer la quantité de plastique que nous « consommons ». Les enseignes Françaises pourraient prendre exemple sur la chaine de supermarché Britannique Iceland dont le but est de remplacer les emballages plastique qui conditionnent ses produits par des emballages en papier et ce, dès 2023.