Sea Shepherd France alerte sur le sort des dauphins

Publié le 28 février 2018 à 12:17 Aujourd'hui | 2297 vues

L’ONG de protection des océans Sea Shepherd France a lancé mardi 27 février 2018 l’opération « Dolphin ByCatch ». Le but : alerter l’opinion publique sur le sort des dauphins au large des côtes françaises. 

Depuis presque 20 ans, la consommation de produits de la mer est relativement stable. Chaque habitant en consomme en moyenne une trentaine de kilos par an, dont une vingtaine de kilos de poisson. Malgré tout, les pêcheurs doivent redoubler d’efforts pour répondre à cette demande quitte à mettre à mal l’écosystème marin, notamment les dauphins. Selon Pelagis, un observatoire qui rassemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins, 6 500 dauphins sont tués par chaque année entre janvier et mars sur les côtes de Charente-Maritime et de Vendée. Ce chiffre peut même atteindre les 10 000. En cause : les chalutiers pélagiques qui pêchent en bœuf, autrement dit lorsqu’un filet est traîné par deux chalutiers, explique Sea Shepherd. C’est dans ce contexte dramatique que l’ONG a annoncé le 27 février dernier qu’elle allait lancer l’opération « Dolphin ByCatch » afin d’alerter l’opinion publique sur le sort des dauphins le long des côtes françaises. Elle compte également mettre la pression sur l’État français « qui est conscient du problème qui dure depuis des années », a indiqué Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France ce mercredi 28 février au micro de RMC.

Manger moins de poissons et privilégier ceux péchés à la ligne

Pour lutter contre ce fléau, les navires de Sea Shepherd vont patrouiller le long des côtes pendant un mois afin de faire entendre leur voix. Le but est que l’État français fasse « interdire la pêche au chalut sur les zones de frayères du bar » et mette « en place une meilleure surveillance des pêcheries et empêcher la vente de poissons juvéniles ». Sea Shepherd rappelle que la France « a déjà écopé de plusieurs millions d’euros d’amende pour sa grande tolérance à la vente de poissons sous tailles, interdits par l’Union Européenne, dans un but évident de préserver les populations ». L’ONG souhaite également que Pelagis ou un autre organisme soit désigné pour qu’il reçoive les déclarations de captures accidentelles, dont les dauphins. « La loi impose normalement aux pêcheurs de déclarer les captures accidentelles sauf que l’État n’a habilité aucun organisme à recevoir ces déclarations », explique Lamya Essemlali à RMC, précisant que « Pelagis, qui serait normalement l’organisme logique pour le faire, n’a absolument pas eu l’autorisation de le faire ».

À l’échelle du grand public, Sea Shepherd recommande de manger moins de poissons et notamment du bar pêché par ces chalutiers lors de sa période de reproduction, à savoir de janvier à mars. Elle recommande également de boycotter systématiquement les poissons de petite taille ainsi que les poissons issus de la pêche au chalut. « Pour ceux qui voudraient manger du bar : s’en tenir exclusivement au bar pêché à la ligne ». Petit hic, ce dernier coûte en moyenne 79 euros le kilo contre 7 euros le kilo pour le bar pêché par des chalutiers pélagiques. Cependant, pour Lamya Essemlali, « il faut aussi que les gens se posent la question sur « pourquoi ce poisson n’est pas cher ? ». Le prix qu’ils ne paient pas ce sont les dauphins, c’est l’océan qui le paye surtout qu’en plus, c’est une pêche qui n’est pas du tout durable ».

Des dauphins capturés vivants

Concrètement, ce que Sea Shepherd tente de mettre en lumière, ce sont les « captures accessoires ». Autrement dit, des animaux capturés involontairement. « Quand on parle d’accessoire, on parle de quelque chose qui est censé être anecdotique, en tout cas de très minoré », regrette Lamya Essemlali. Or, ici, il s’agit d’une véritable hécatombe de dauphins. Bien souvent, ces animaux évoluent dans le même milieu que celui des bars, pêchés pour ensuite être vendus. Au moment de leur capture, les dauphins sont encore vivants. Ils meurent ensuite à bord des navires, suite aux blessures infligées par les pêcheurs. L’ONG a d’ailleurs rendu public une vidéo, tournée par son navire le Bob Barker, montrant « comment la France extermine ses dauphins ». Ce dernier a patrouillé sur le plateau de Rochebonne le week-end du 24 et 25 février dernier. Dans cette vidéo d’une quarantaine de secondes, on y voit les chalutiers Jérémi Simon et Prométhée tentant de remonter leur filet. À l’intérieur, deux dauphins pris au piège. L’un qui semble mort, l’autre émet des sifflements de détresse. « Les deux dauphins ont été montés à bord d’un des deux navires et n’ont pas été rejetés à la mer devant notre équipage », explique Sea Shepherd sur son site Internet.

Marie Bascoulergue

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