Sports d’hiver : comment passer des vacances eco-friendly ?

Publié le 7 janvier 2017 à 11:00 Demain | 1843 vues

Minimiser son impact sur l’environnement pendant les vacances d’hiver, c’est possible. Et cela n’a rien de très compliqué. Suivez le guide.

C’est un moment que les amoureux de la glisse et de la poudreuse attendent avec impatience : les sports d’hiver. Un vin chaud, une bonne tarte aux myrtilles dégustée sur une terrasse au soleil entre deux pistes… Ça nous laisse rêveurs. Cette année, les stations de ski accueilleront des milliers de vacanciers. Problème, cette affluence n’est pas sans conséquence sur l’environnement : forte consommation d’eau et d’énergie, production de déchets, trafic automobile important… Alors comment profiter des sports d’hiver sans trop abîmer la planète ?

Prendre le train

Chaque année, on assiste à un défilement de voitures sur les autoroutes. Et si vous préfériez le train ? Vous éviterez de passer des heures dans les bouchons et vous polluerez moins. Dans les embouteillages, votre consommation de carburant explose. Certes, lorsque l’on a une grande famille, ce n’est pas le plus pratique. Les valises contenant les doudounes, les combinaisons de ski et autres affaires d’hiver, peuvent devenir très encombrantes. Toutefois, ce moyen de transport est le plus sûr et le plus rapide (s’il n’y a pas de retards) pour gagner les stations de montagne. L’accès à la majorité des stations est facilité par les nombreuses lignes d’autocar reliant les gares routières et ferroviaires aux stations d’altitude.

Vous pouvez aussi opter pour le covoiturage. Certains sites proposent des trajets uniquement à destination des stations de ski. Parmi eux, on retrouve Skivoiturage.com. Pratique et surtout économique.

Louer son matériel

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) conseille de louer son matériel quand on vit loin des pistes : « Si vous n’allez pas fréquemment à la montagne, il n’est peut-être pas nécessaire d’acheter du matériel qui ne servira que peu de temps. La location du matériel reste la solution la plus responsable. De plus vous bénéficierez d’un matériel bien entretenu ». Et si vous voulez acheter votre matériel, vous pouvez toujours vérifier auprès des marques leur charte qualité.

Garder ses bonnes habitudes

Ce n’est pas parce que l’on est en vacances, que l’on doit envoyer valser ses bonnes habitudes. Tout comme à la maison, privilégier les fruits et légumes de saison, les produits locaux et sans suremballage, ne laissez pas le moteur de la voiture tourner pendant plusieurs minutes, triez vos déchets, ne jetez pas de produits dangereux à la poubelle, et ne jetez pas de déchets dans la nature. « Tous les ans, la fonte des neiges laisse apparaître des déchets qui auraient pu être jetés à la poubelle : mégots, sacs plastique etc. », rappelle l’Ademe. Évitez également le gaspillage alimentaire. Le ski, ça creuse, mais attention. Si vous vous arrêtez dans un restaurant de montagne qui propose un self, n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre.

Lorsque l’on rentre du ski, un bon bain chaud est le bienvenu. L’idéal pour reposer ses muscles sollicités tout au long de la journée. Si vous faites partie de ceux qui aiment ce moment de bien-être, il faudra toutefois revoir cette habitude.

Dans certaines stations, de nombreuses activités sportives motorisées sont proposées. On pense par exemple à la randonnée en 4×4 et en motoneige. Certes, c’est sympathique et distrayant, mais pour l’environnement, on connaît mieux. L’idéal est de privilégier des activités plus « nature » comme la rando à raquettes.

Privilégiez également les transports en commun en station. Si vous voulez vous faire une bonne raclette dans le village d’à côté, délaissez la voiture. De même si vous voulez vous faire le marché artisanal situé de l’autre côté de la ville.

Enfin, ne faites pas de hors-piste, car outre le fait de vous mettre en danger, vous perturberez la flore et surtout la faune. Le respect des animaux est essentiel.  Un principe que défend l’association Ride Greener : « nous devrions nous comporter de manière adaptée et avec considération à l’égard de la perdrix des neiges, du chamois, du bouquetin, du chevreuil et du cerf et nous considérer comme des invités de la montagne, explique-t-elle sur son site. Grâce à une signalétique spécifique des zones spécialement réservées aux animaux sauvages, la prise en considération de ces espaces ne devrait pas être trop difficile. En dehors de ces zones protégées, il y a largement la place pour tout un chacun de s’éclater et de se dépenser dans la neige. Car finalement, cela ne t’enchanterait guère que quelques chamois chahutent dans ton salon ».

Choisir une station de ski engagée dans le développement durable

Pour aller plus loin, vous pouvez aussi opter  pour une station engagée dans le développement durable. Certaines d’entre elles ont reçu le label « Flocon Vert », créé en 2013 par l’association Mountain Riders, qui mène depuis 2001 des actions de sensibilisation et d’éducation en faveur du développement durable en montagne. Comme il existe le Pavillon Bleu pour les communes du littoral, le Flocon Vert est un label d’excellence sur les questions environnementales et sociales qui permet aux stations touristiques, qui engagent des actions fortes et globales, de se voir valorisées.

Pour être éligible, une station doit répondre à une quarantaine de critères répartis en huit grandes thématiques : gouvernance, transport, énergie, aménagement, eau, déchets (tri, éducation au tri, gestion optimisée), social (accessibilité, handicap, familles, saisonniers) et territoire (actions internes, agriculture, sensibilisation et événements). Ces critères d’attribution sont travaillés en concertation avec 70 structures expertes sur les questions de développement durable, de tourisme ou de montagne, parmi lesquelles figurent l’Ademe, la Fondation Nicolas Hulot, des associations de défense de l’environnement ou encore des parcs naturels régionaux ou nationaux.

Trois stations ont aujourd’hui le label Flocon Vert : la Vallée de Chamonix Mont-Blanc, composée des communes de Vallorcine, Chamonix, Les Houches et Servoz, Les Rousses située dans le parc naturel du Haut-Jura et Châtel en Haute-Savoie. La station haut-savoyarde s’est notamment distinguée sur ses actions en faveur de la réduction des déchets. Par exemple, la station organise chaque année la journée Écolovie, une journée d’action symbolique pour la préservation des milieux montagnards. Habitants, élus et touristes ramassent et trient les déchets sur le domaine skiable. Châtel met également à disposition des skieurs des poubelles de tri et des collecteurs de mégots répartis sur le domaine skiable dont la collecte et le recyclage sont effectués par Terracycle. Elle a aussi mis en place des écrans géants sur le front de neige afin de sensibiliser les pratiquants au tri et à la réduction des déchets sauvages. Enfin, autres exemples, Châtel œuvre en faveur des mobilités douces. « La nouvelle liaison entre les deux domaines skiables (Super Chatel et le Linga/Prés la Joux) est très bénéfique au confort des skieurs qui peuvent désormais se rendre de l’un à l’autre des espaces ski aux pieds. Mais elle l’est surtout d’un point de vue environnemental car elle permet de réduire significativement le flot de voitures, diminuant ainsi l’impact sur les milieux naturels », explique-t-on sur le site du label Flocon Vert.

La station des Rousses, composée des communes Bois-d’Amont, Lamoura, Les Rousses et Prémanon, a été la première à recevoir le label en avril 2013. La commune de Prémanon s’est équipée d’un réseau de chaleur au bois local pour ses établissements scolaires et ceux dédiés à la petite enfance. Les Rousses s’est aussi démarquée grâce à ses actions en faveur du tri des déchets.

Quant à la Vallée de Chamonix Mont-Blanc, la communauté de communes a fortement développé le domaine des transports. Depuis 2005, tout le monde bénéficie de la libre circulation dans les transports. Ainsi, les habitants, résidents secondaires et touristes peuvent se déplacer librement sur l’ensemble des lignes de bus et de train entre Servoz et Vallorcine en se munissant de leur carte d’hôte, résident ou gens du pays. La communauté de communes de Chamonix est aussi le premier territoire des Alpes française à s’être engagé dans une démarche volontaire de « plan Climat-Énergie Territorial », dont l’objectif est de réduire de 14% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, d’améliorer de 20% l’efficacité énergétique et de porter à au moins 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie.

Depuis la création du label Flocon Vert, qui est attribué pour trois ans, « une vingtaine de territoires sont entrés dans la démarche », nous indique Camille Rey-Gomez, directrice de l’association Mountain Riders. Aujourd’hui, deux stations sont en bonne voie de labellisation, une dans les Pyrénées et une autre dans les Alpes du Nord.

Pour plus d’informations sur le label et les actions des stations, n’hésitez pas à vous rendre sur le site flocon-vert.org

À noter également qu’en septembre 2016, Le Grand Massif, qui relie cinq stations de ski (Morillon, Samoëns, Flaine, Les Carroz et Sixt-Fer-à-Cheval) est devenu le premier domaine skiable au monde certifié Green Globe. Le site de Haute-Savoie a été récompensé pour ses diverses actions en faveur du développement durable. Parmi elles : la mise en place depuis 2008 d’un observatoire environnemental dont l’objectif est de recenser de manière exhaustive la biodiversité sous toutes ses formes (paysage, faune, flore, biotopes particuliers). La station valorise également les produits du terroir grâce à un label Grand Massif.

Skier responsable lors des vacances d’hiver, ce n’est donc pas bien compliqué. « La montagne est la première victime du dérèglement climatique », rappelle  Camille Rey-Gorrez de Mountain Riders. Tâchons de ne pas l’oublier.

Marine VAUTRIN

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