« Steak », « bacon », « saucisse » : des mots bientôt interdits pour les produits végétaux ?

Publié le 23 avril 2018 à 15:13 Aujourd'hui | 1142 vues

Dans le cadre de l’examen en commission des Affaires économiques du projet de loi agriculture et alimentation, un amendement du rapporteur Jean-Baptiste Moreau, agriculteur et député LREM de la Creuse, a été adopté jeudi 19 avril 2018. Si le projet de loi est promulgué, les produits végétaux ne pourront plus utiliser les appellations « steak », « bacon », ou « saucisse ».

Le commerce vegan est en plein essor dans nos supermarchés. En 2016, les ventes de produits vegan ont augmenté de 82% en France. À Paris, l’installation des commerces et des restaurants tout vegan n’étonnent plus les riverains, comme par exemple Aujourd’hui Demain, un concept store 100% vegan dans le XIe arrondissement. L’alimentation végane est un régime alimentaire qui exclut tout produit issu de l’exploitation animale : viandes, poissons, produits laitiers etc. Les produits végétaux que l’on peut trouver dans nos supermarchés ont des appellations familières telles que « Végé’Orientales façon merguez », « bâtonnets végétaux océaniques panés », « fromages végétaux », « steak de soja », « lait d’amande »… des noms qui ne plaisent pas tellement aux producteurs carnés. En juin 2017, la Cour de justice européenne avait tranché sur les termes « lait », « crème » ou « fromage » pour qu’ils soient réservés au lait d’origine animale. Dans le cadre de l’examen du projet de loi gouvernemental « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable », le député Jean-Baptiste Moreau a déposé un amendement (visible dans son tweet ci-dessous) demandant à ce que « les dénominations associées aux produits d’origine animale » ne puissent plus être utilisées pour « commercialiser des produits alimentaires contenant une part significative de matière d’origine végétale. » Davantage, « tout manquement à l’interdiction mentionnée est passible de sanctions prévues aux articles L. 132-1 à L. 132-9 du code de la consommation ». Les producteurs encourront une amende pouvant aller jusqu’à 300 000 euros.

Une appellation trompeuse pour le consommateur

Pour justifier cette interdiction, le député précise qu’elle pallie certaines « pratiques commerciales trompeuses pour le consommateur, qui associent des termes comme « steak », « filet », « bacon », « saucisse », à des produits qui ne sont pas uniquement ou pas du tout composés de viande ». Sont aussi concernées, toujours selon le communiqué, « les dénominations faisant référence à des produits d’origine animale, notamment le lait, la crème ou le fromage ». Pour le député, l’utilisation de ces expressions peuvent induire le consommateur en erreur : « une préparation à base de viande et de matières végétales, comme le soja, très rentable pour le producteur par rapport à un bifteck pur bœuf peut faire l’objet d’une présentation « marketing » qui donne l’impression au consommateur qu’il consomme uniquement de la viande. De même certains produits végétariens ou végétaliens recourent de façon tout à fait paradoxale au vocabulaire carné pour mettre en avant leurs produits : « goût bacon », « merguez vegan », « substitut de saucisse »… » En octobre 2017, le syndicat d’entreprises privées et de coopératives de l’abattage, de la découpe et de la transformation des viandes Culture Viande souhaitait déjà que les produits végétaux ne puissent plus employer les termes propres à l’univers de la viande. Mais avant l’instauration d’une interdiction, le texte de loi doit être débattu et adopté par l’Assemblée nationale. Les discussions publiques le concernant sont prévues le 22 et le 25 mai 2018.

« Quelle que soit leur appellation, les produits végans sont un marché en plein essor »

Certaines associations de défenses animales voient derrière cette action un levier actionné par les lobbies de la viande contre le marché végan. En plus d’être député de la majorité, Jean-Baptiste Moreau est aussi éleveur bovin, ce qui peut soulever la question hypothétique du conflit d’intérêt pour cet élu. Le 20 avril, l’association de défense animale PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) France a réagit dans un communiqué relayé par l’Obs : « Quelle que soit leur appellation, les produits végans sont un marché en plein essor. M. Moreau ferait mieux de faciliter la reconversion des éleveurs vers la production de ces aliments sans cruauté, et de laisser les termes ‘steak’ et ‘saucisse’ évoluer à l’air du temps. »

Claire Lebrun

  1. J’espère qu’il n’y aura plus de lait de toilettes, plus de crème de soins. Pas plus tard qu’hier, mon fils de 2 ans et ma fille de 4 ans ont bouffé tout le lait de toilette et la crème de jour à 70€ de ma femme. Et les chips goût bacon et goût fromage. Les boissons aux arômes artificiels goût chocolat, goût vanille. La crème dépilatoire senteur pêche que je leur ai extirpé de la bouche. Les consommateurs sont commes mes enfants: sauver les , je vous en supplie ! Merci, merci pour tout ce que vous faites

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