UE : une consultation publique pour sauver les pollinisateurs
Publié le 24 janvier 2018 à 9:45 Aujourd'hui | 3464 vues
La Commission européenne a lancé une consultation publique afin d’obtenir des avis pour éviter le déclin des pollinisateurs. Celle-ci est ouverte à tout le monde jusqu’au 5 avril 2018.
Dans le monde, on ne dénombre pas moins de 20 000 espèces d’abeilles. Malheureusement, ces pollinisateurs sont menacés. Selon l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), le taux de mortalité dans les ruches en France en 2015 était de 30% en moyenne. Ce taux pouvait même atteindre les 50 à 80% dans certains secteurs. En 20 ans, le nombre de ruches en France a quant à lui chuté de près de 100 000. Pire encore, selon la liste rouge européenne, une espèce sur dix d’abeille et de papillon est menacée d’extinction. Pourtant, ces insectes volants sont indispensables à la biodiversité puisqu’ils permettent de polliniser de nombreuses espèces de plantes, dont certaines en dépendent totalement.
C’est dans ce contexte que la Commission européenne a lancé depuis le 11 janvier dernier une consultation publique visant à « recueillir des avis sur le déclin des pollinisateurs afin de contribuer à l’élaboration d’une initiative européenne sur les pollinisateurs ». Jusqu’au 5 avril 2018, les particuliers et les organisations sont invités à apporter leur contribution. « Les scientifiques nous ont avertis d’un déclin marqué des pollinisateurs en Europe. Nous avons une bonne compréhension des raisons du déclin de certains d’entre eux, mais nous manquons de connaissances pour d’autres. Il ne fait aucun doute qu’il est temps d’agir. Si nous ne réagissons pas, nous, tout comme les générations futures, le paierons très cher », a indiqué Karmenu Vella, commissaire européen chargé de l’environnement.
Pour participer à cette consultation, il suffit de se rendre sur le site de la Commission européenne, ici, et de répondre au questionnaire. Celui-ci, disponible dans 23 langues, dure environ 20 minutes et est divisé en cinq parties. La première comporte des questions générales afin de connaître le point de vue du répondant. La deuxième vise à évaluer les connaissances sur les pollinisateurs (leur importance, leur situation, les menaces, etc.). Le déclin de ces insectes est évoqué dans la troisième partie et les solutions pour enrayer ce fléau dans l’avant-dernière section. Enfin, la dernière partie de la consultation permet d’apporter des observations. Au total, le questionnaire comporte une petite vingtaine de questions. « Vous êtes invité(e) à répondre au questionnaire, quel que soit votre niveau de connaissances dans ce domaine », peut-on lire juste au-dessus des questions.
Récompenser les villes qui protègent les abeilles
En France, de nombreuses communes prennent des initiatives pour protéger les abeilles, notamment en interdisant l’usage des pesticides dans les jardins publics, en plantant des plantes mellifères (qui produisent de grandes quantités de nectar et de pollen) ou encore en installant des ruches. C’est pourquoi, l’Union National de l’Apiculture Française a décidé de les récompenser avec le label APIcité. Concrètement, il permet de « valoriser les politiques locales en matière de protection des abeilles domestiques et des pollinisateurs sauvages ». En novembre dernier, pour sa deuxième édition, l’UNAF a octroyé ce sésame à pas moins de 28 communes.
