Violences sexuelles : une Française sur sept en a été victime
Publié le 24 novembre 2016 à 16:01 Aujourd'hui | 773 vues
Selon une étude menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined), une femme sur sept déclare avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle au cours de sa vie. Et les hommes ne sont pas épargnés.
Les chiffres fond froid dans le dos. En France, une femme sur sept et un homme sur 25 confient avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle au cours de leur vie, d’après une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined). Cette enquête, intitulée « Violences et rapports de genres » (Virage), a été réalisée en 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 27 268 personnes (15 556 femmes et 11 712 hommes) de 20 à 69 ans. Elles ont été interrogées sur les viols, tentatives de viols et autres agressions sexuelles subies. L’harcèlement sexuel et l’exhibitionnisme n’ont pas été pris en compte. Ils feront l’objet de travaux ultérieurs.
Le nombre de personnes disant avoir été victimes d’au moins un viol, une tentative de viol ou des deux ces 12 derniers mois est estimé à 62 000 femmes (soit 0,3% des femmes de 20 à 69 ans) et 2700 hommes. Parmi ces victimes, 27 600 femmes et 1 100 hommes cumulent les deux agressions. Et en ajoutant les victimes d’autres agressions sexuelles comme les attouchements du sexe, des fesses ou des seins, et des baisers forcés, on dénombre au total 580 000 femmes et 197 000 hommes victimes de violences sexuelles l’an dernier (2,9% des femmes et 1% des hommes).
Des violences sexuelles subies dans le cadre familial
Ces violences sont non seulement plus fréquentes, mais elles se produisent aussi dans tous les espaces de vie et tout au long de la vie. Parmi celles qui ont subi des viols et tentatives de viol, 40% les ont vécues dans l’enfance, soit avant 15 ans, 16% pendant l’adolescence et 44% après 18 ans. Pour les hommes, les trois quarts des viols et tentatives de viol subis l’ont été avant 18 ans. Dans la majorité des cas, les agressions se sont déroulées dans la sphère privée, c’est-à-dire dans les relations avec la famille, les proches, les conjoints et ex-conjoints, y compris les petits amis. Selon le rapport de l’Ined, la famille et l’entourage constituent un espace majeur de victimisation : 5% des femmes ont subi au moins une violence sexuelle depuis leur enfance et 1,6% au moins un viol ou une tentative de viol.
Les relations de couple sont le deuxième espace de vie dans lequel les femmes subissent le plus de viols et tentatives de viol. Les études ou l’activité professionnelle sont principalement le cadre d’agressions sexuelles autres que le viol et la tentative de viol. Dans l’espace public (y compris les transports publics), les violences sexuelles sont également présentes : 8% des femmes déclarent y avoir subi des agressions au cours de leur vie.
La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a présenté mercredi 23 novembre un plan interministériel « de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes. Ce 5e plan, qui couvrira la période 2017-2019 et qui sera doté de 125 millions d’euros, comprend 122 mesures parmi lesquelles la création de 350 places d’hébergement d’urgence supplémentaires, et la formation des professionnels.
